
Paris suspects : Nikola Karabatic blanchi par sa compagne
Face aux juges, Géraldine Pillet, compagne de Nikola Karabatic, n’a pas cillé. A la question de savoir si la star du Barça et de l’équipe de France était au courant de son pari elle répond : « Je ne lui ai pas parlé de mes intentions. Il se serait fermement opposé. Il a une éthique ».
Temps fort de la 2e journée du procès qui implique 16 prévenus poursuivis pour « escroquerie » ou « complicité d'escroquerie » dans le cadre des paris suspects du match Cesson-Montpellier du 12 mai 2012, l’audition de Géraldine Pillet, hormis cette volonté farouche de dédouaner son compagnon, n’aura que peu éclairci l’esprit des magistrats sur une affaire toujours aussi embrumée.
Des trous de mémoire
Au cours de l’audition, la jeune femme aura d’abord répété ses regrets : « Je ne le referai pas. Je sais l'atteinte causée à Nikola. » Mais lorsqu’il s’est agi de répondre des faits, les réponses sont devenues évasives, les trous de mémoire se sont multipliés. Elle a expliqué avoir eu l'idée de parier suite à un contact téléphonique avec sa belle-sœur Jenny Priez, entendue plus tôt dans la journée (pour rappel, Luka Karabatic et Jennifer Priez ont reconnu qu’ils avaient parié). « Le contexte était réuni, plein de circonstances étaient favorables. Je l'ai fait pour le jeu, pour l'appât du gain », a indiqué Géraldine Pillet.
Recadrée par le président
A l’aise à la barre, nullement impressionnée par les cinq ans de prison et les 375.000 euros d’amende encourus par les prévenus, l’employée de l’hôtel Méridien à Paris a affiché sourire et nonchalance qui lui ont valu les foudres des juges. « Madame, vous auriez l'obligeance de retirer les mains de vos poches », a même tonné le juge. Un élan d’autorité qui restera sans effet.
A Me Herzog, avocat de la Française des Jeux, qui lui demande pourquoi elle a parié le samedi matin alors que la veille, la cote était plus élevée, elle ne répondra pas. Les sept coups de téléphone passés par Nikola Karabatic pendant la journée resteront sans explications. A ce rythme, deux semaines de procès pour détricoter l’affaire ne seront pas de trop.
La défense en difficulté
La défense a davantage vacillé lors de l’audition de Giuseppe Palumbo, patron de la pizzeria « Chez Vincent » et proche de Mladen Bojinovic, ex-montpelliérain passé depuis au PSG. Le procureur, Patrick Desjardins, a rappelé que Palumbo était allé très loin dans ses aveux devant le juge. Le pizzaiolo aurait lourdement chargé son ami Bojinovic et dénoncé une entente. Même s’il a contesté avoir dit cela, sa position a été difficilement tenable. Bojinovic lui aurait dit que Montpellier allait perdre. Il ne s’en souvient plus.
Sur le pari à 10h, comme les autres prévenus, Palumbo s’est montré évasif. « Comme une habitude, j’allais au tabac … un hasard ». Une position qui a passablement irrité le procureur. Pour la première fois, il a tapé du poing sur la table en élevant fortement la voix : « Arrêtez monsieur ! Tout le monde dit la même chose ». Un procureur incisif durant le reste de l’après-midi et qui a sûrement marqué des points dans son combat avec la défense.