
Paris suspects: les frères Karabatic devant leurs juges
Trois ans après les faits, Nikola et Luka Karabatic ainsi que 14 autres personnes comparaissent à partir de lundi devant le tribunal correctionnel de Montpellier dans l’affaire des paris truqués. La justice soupçonne les deux anciens joueurs de Montpellier d'avoir parié ou fait parier sur la défaite de leur propre équipe à la mi-temps lors du match face à Cesson-Rennes, le 12 mai 2012, et d'avoir orienté le résultat en défaveur du club héraultais. Six autres joueurs (Mladen Bojinovic, Samuel Honrubia, Dragan Gajic, Primoz Prost, Issam Tej et Mickaël Robin), l'ancien kinésithérapeute du club montpelliérain (Yann Montiège) et la compagne de Nikola Karabatic, Géraldine Pillet, comparaîtront également pour escroquerie pendant dix jours. D’autres proches des joueurs sont poursuivis du même chef ou de complicité, comme Jennifer Priez, la compagne de Luka Karabatic.
Les enquêteurs de la Brigade des jeux ont travaillé sans relâche sur cette affaire en décortiquant les écoutes téléphoniques ou en sondant les ordinateurs saisis. Dans le même temps, des experts ont regardé pendant des heures le fameux match et ont acquis la certitude que les joueurs de Montpellier ont volontairement perdu la première mi-temps pour gagner de l’argent. Au total, les paris en question s'élevaient à près de 100 000 euros et avaient rapporté un peu moins de 300 000 euros (cote de 2,9 contre 1).
Jusqu'à 5 ans de prison encourus
Si la thèse du match truqué est retenue, les joueurs risquent jusqu’à 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende. Problème pour les enquêteurs : certains joueurs poursuivis, dont Nikola et Luka Karabatic alors blessés, n’ont même pas participé au match. Difficile donc de les accuser de tricherie. Et comme la justice sportive a déjà suspendu les parieurs, le verdict pourrait s’acheminer vers la relaxe générale si l’escroquerie n’est pas prouvée. Dans cette affaire, la Française des jeux s’est portée partie civile alors que le club de Montpellier (MAHB) a annoncé qu’il demanderait un million d’euros de dommages et intérêts.