
Paris suspects : comment Nikola Karabatic s’est défendu
Pas impliqué dans ces paris
Nikola Karabatic ne pouvait être plus clair. Ce mercredi à Montpellier, la star du handball français a été droit dans ses bottes et répété une nouvelle fois qu’il n’était aucunement impliqué dans cette affaire des paris suspects. D’abord parce qu’il était blessé au moment des faits, le 12 mai 2012 : « Avec cette blessure, j'étais éloigné de l'équipe ». Et puis surtout parce que son éthique le lui interdit. « Moi, je ne parierai jamais sur mon sport, ni sur mon équipe », a-t-il lâché. Avant d’enfoncer le clou au moment de conclure son audition : « Ce qui est le plus grave et le plus difficile, c'est que l'on m'accuse d'avoir truqué un match. J'ai une certaine éthique. C'est inadmissible de penser que je puisse truquer un match. Je ne veux pas perdre, c'est dans ma nature. C'est le thème le plus sensible. »
En colère contre son frère et sa compagne
S’il nie avoir joué un quelconque rôle dans cette affaire, Nikola Karabatic reconnaît en revanche qu’il a rapidement été au courant que plusieurs de ses proches avaient misé sur ce match entre Cesson et Montpellier. « Géraldine (sa compagne, ndlr) me l'a dit dans la journée du 12, mais je ne sais pas précisément quand. J'étais très énervé parce que même si les règles sont floues sur les proches et les paris, moi, j'étais catégorique. J'étais très en colère quand elle me l'a dit et on s'est expliqué. (…) Après, c'est du domaine du privé. Je n'écris pas ma colère par message. On s'est expliqué en direct. » Quant à l’implication de son frère Luka, là aussi, Nikola assure qu’il est tombé des nues : « Je pense que c’est Géraldine qui m’apprend que mon frère a parié. Je suis d'autant plus énervé. J'en parle à mon frère. »
Sûr de lui et même impertinent
Nikola Karabatic avait visiblement bien préparé cette audition. Le double champion olympique est apparu sûr de lui et s’est exprimé avec aplomb face au président du tribunal, lui indiquant notamment qu’il préférait « que l'on s'en tienne au fait » lorsqu’on lui a demandé s’il pourrait jouer un match sur lequel il aurait parié. Et lorsque le procureur a pris le relais, cherchant la faille dans la défense de Karabatic, ce dernier s’est montré plus offensif. « Posez-moi des questions. Ça fait trois ans que j'attends que l'on me pose des questions, a-t-il déclaré. Je n'ai aucune hypothèse à émettre. Je ne réponds pas aux hypothèses qui ne me concernent pas. » Alors que Me Phung, son avocat, est intervenu car le ton montait, le handballeur a coupé tout le monde d’un sec : « Laissez-moi parler ! »
Et lorsque le procureur lui a demandé s’il avait « donné des conseils à Géraldine sur ce match », là encore, la réponse a été cinglante, voire même un peu impertinente. « Votre question contient deux insinuations, a expliqué Karabatic. Soyez plus précis. Beaucoup de monde nous écoute. »
Luka le décharge de toute responsabilité
Juste avant Nikola, c’est Luka Karabatic qui a donné sa version des faits devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Et le nouveau joueur du PSG s’est avant tout attaché à dédouaner son aîné. « J'ai expliqué après le match à Niko que j'avais parié. Il m'a dit que c'était un peu idiot d'avoir fait ça, que je pouvais être licencié. La discussion n'était pas très agréable. (…) Ça aurait sûrement bardé si Nikola avait su que je pariais. » Pour Me Jean-Marc Phung, ce pari a même permis à Luka de s'émanciper de son frère, de grandir et de devenir un grand joueur de handball. « J’ai traversé une tempête et cela a dû m'aider », confirme le Parisien.