
Mondial 2015 : Les Bleus, la gagne… sans la manière

Nikola Karabatic - AFP
La polémique devrait pour l’instant s’éteindre. Ou presque. Après sa sortie médiatique incendiaire sur Jérôme Fernandez la veille, on attendait beaucoup de voir l’attitude de Claude Onesta vis-à-vis de son joueur ce dimanche. Résultat ? Un double champion olympique et triple champion du monde toujours titulaire en attaque mais pas en défense. Comme si le sélectionneur avait souhaité mettre un peu d’apaisement dans les relations malgré ses paroles et la prestation sans saveur de son joueur en seconde période contre la République tchèque. Au final, Fernandez n’aura pas pesé sur la rencontre comme on l’a longtemps vu le faire (13’59’’ de jeu seulement et un but). Mais l’important restait la performance collective.
Sur ce plan, et comme lors du match d’ouverture de ce Mondial (30-27), l’équipe de France – dont RMC est la radio officielle – aura montré deux visages contre l’Egypte. Le premier aura vu les Bleus souffrir face à une défense rugueuse et athlétique, pas aidés par un Thierry Omeyer qui aura mis du temps à rentrer dans son match et à prendre la mesure des tirs des arrières égyptiens (seulement deux arrêts après douze tirs, 6/22 au total). Bien lancés, les Egyptiens tenaient la dragée haute aux champions d’Europe en titre mais ne parvenaient pas à prendre plus de deux buts d’avance (8-6, 16e). Insuffisant pour résister au réveil tricolore. Impulsé par les Barcelonais Cédric Sorhaindo (4 buts) et Nikola Karabatic (6 buts), il permettait à la France de prendre son premier avantage depuis l’ouverture du score (11-10, 25e) et de rentrer aux vestiaires trois longueurs devant (14-11, 30e).
Peur jusqu’au bout
Au retour de la pause, où Cyril Dumoulin avait remplacé Omeyer dans les buts, les Bleus poursuivaient leur travail de sape (18-13, 36e) mais l’Egypte revenait dans le match à chaque début d’écart (22-19, 45e). Lui aussi entré à la pause, William Accambray (5 buts) prenait ses responsabilités en attaque et offrait un peu d’air aux siens (25-20, 50e). Une dernière frayeur (26-23, 55e) faisait frissonner les supporters tricolores mais Valentin Porte – qui se faisait mal à la cheville sur l’action, obligé de sortir – puis Michaël Guigou clôturaient les débats (28-23, 59e). Avec deux victoires, l’équipe de France (où Daniel Narcisse était toujours au repos) a entamé le groupe C de la meilleure des façons sur le plan comptable. Mais reste perfectible sur celui du jeu.
Pour ramener un nouveau titre au pays, il faudra faire mieux. Et présenter un jeu un peu moins stéréotypé. « Le reproche que je ferais, c’est en attaque placée, confirme Daniel Costantini, membre de la Dream Team RMC Sport. Ces attaques classiques, ordinaires… Le jeu français manque un peu de créativité. On pense à Daniel Narcisse, à Luc Abalo qui n’est pas là donc ce n’est pas la peine de rêver. On a un jeu un peu facile à contrer, facile à prévoir. Si on n’a pas autre chose à montrer, ça pourrait être préjudiciable au fur et à mesure que la compétition va durer. Karabatic a été le meilleur joueur mais il ne va pas tenir tous les matches à ce rythme-là. » Prochaine étape pour s’améliorer ce mardi (19h) contre l’Islande. Un rendez-vous à suivre au plus près des Experts sur RMC, LA radio du championnat du monde.