
Karabatic : « Au plus profond de nous-mêmes »

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Nikola, vous venez de remporter votre deuxième titre mondial et votre cinquième titre en sélection…
C’est toujours aussi dur de réaliser qu’on est champion du monde. D’ailleurs je ne réalise toujours pas. A la fin du match, j’ai demandé à mes coéquipiers si c’était réel et si on avait vraiment remporté ce nouveau titre. C’est indescriptible. Et comme on s’est vraiment battu avec nos tripes, c’est encore plus beau.
Cette fois-ci, vous avez dû vous arracher jusqu’au bout de la prolongation…
On voulait faire un peu de suspense pour que les gens nous regardent un peu plus longtemps ! Avant, on avait le droit à 60 minutes sur la télé publique. On s’est dit que si on allait en prolongation, on aurait droit à 70 (sourire).
Avez-vous eu peur de perdre ce match quand les Danois ont décroché la prolongation ?
Mentalement, ce n’était pas facile de se remotiver, alors que tu as tout donné pendant 60 minutes et que tu es ‘mort’. C’était très dur, mais on est allé chercher cette victoire au plus profond de nous-mêmes, avec courage.
Sentiez-vous de la pression avant de jouer ce match ?
Mon père m’avait prévenu que le match passait à la télé. Il m’a dit : ‘Tu es le meilleur joueur du tournoi et tu as encore plus de pression’. Il fallait justifier cela. Mais on essaye de ne pas y penser et de bien jouer. Claude nous avait dit qu’il fallait être bon individuellement pour apporter au collectif. C’est tellement beau de gagner ensemble et de voir la joie dans les yeux de ses partenaires…
La France est encore au rendez-vous, alors que ce Mondial ne semblait pas gagné d’avance…
Avec les blessures, il y avait beaucoup de doutes. Mais on a réussi à compenser les absences. On a fait un grand Mondial. Pendant toute la compétition, on a été constant en défense et en attaque. Nous sommes soulagés, car il y avait beaucoup de pression. Pendant les deux semaines de compétition, on a joué pratiquement tous les jours. C’était dur, physiquement et mentalement.