
JO 2024: la décision de délocaliser le hand à Lille ne passe pas du tout
C’est un choix qui fait grincer des dents. Le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024 a dévoilé mercredi la nouvelle carte des sites des Jeux, qui doit permettre au COJO de faire des économies face à la crise liée à l’épidémie de coronavirus. Initialement prévus sur le site de la Porte de Versailles à Paris, les tournois de handball seront finalement délocalisés au stade Pierre-Mauroy de Lille. Une enceinte qui peut se transformer en Arena de 27.000 places et qui avait déjà accueilli les championnats du monde en 2017. Mais cette décision a beaucoup de mal à passer chez les joueurs.
"Ça me fait chier", lâche Vincent Gérard
"Pour moi, c’est une vraie déception. J’ai vécu les Jeux à Rio dans le village olympique et c’est quelque chose à vivre. Je me réjouissais d’être dans le village olympique à Paris, chez moi. Pendant un moment, on a même parlé du court Philippe-Chatrier de Roland-Garros. Etre un peu à l’écart comme ça, ça n’a aucun intérêt. Je vais être un peu dur mais… Ce seront les JO mais ça sera une compétition comme une autre du coup. On ne sera pas avec tout le monde. Ce qui fait le sel, le charme des JO, on nous l’enlève", déplore Vincent Gérard, gardien du PSG et de l’équipe de France (92 sélections).
S’il reconnaît que l’enceinte de Pierre-Mauroy est "magnifique", le médaillé d’argent aux Jeux de Rio ne mâche pas ses mots. "Le stade est beau, même s’il faudra le remplir. C’est loin pour moi et il peut se passer tellement de choses, mais égoïstement et de prime abord, quand j’ai entendu ça, j’ai fait 'pfffff, ça me fait chier…' Clairement pour moi, ce ne sont pas les Jeux olympiques. On veut être au village. Alors peut-être que ce sera plus confort dans un hôtel, on marchera moins pour aller manger. Mais ce n’est pas ça les Jeux olympiques. Là, c’est les championnats du monde, les championnats d’Europe. On ne va être qu’entre handballeurs et on se voit déjà suffisamment (rires)", insiste l’ancien portier de Dunkerque et Montpellier.
Le gros coup de gueule de Thierry Anti
Même déception du côté de Nedim Remili. "C’est un sentiment bizarre vraiment. C’est paradoxal parce que j’ai joué le Mondial au stade Pierre-Mauroy (en 2017) et c’était une ambiance incroyable. Je n’ai que des bons souvenirs là-bas. 27.000 personnes pour un match de handball, c’est incroyable. Maintenant, être loin de la folie de Paris pendant ces JO, ça va être triste... On est loin, on est à deux heures. Donc il y a un peu de tristesse mais c’est comme ça. J’imagine qu’il y a des raisons à ça et pour être honnête, je n’ai pas suivi les raisons précises de tout cela", confie l’arrière droit du PSG et des Bleus (69 sélections), qui tente tout de même de relativiser.
"C’est triste, surtout si on n’est pas au village olympique, mais c’est le jeu. Quand on a appris qu’on allait avoir les JO, voir Paris se préparer pour cet évènement c’est incroyable. Tout sportif rêve de participer aux JO. Ne pas le vivre à Paris, ne pas voir ça de près, ça va être un peu triste, mais j’espère qu’on arrivera à Lille à mettre une ambiance de feu comme pendant le Mondial", ajoute-t-il.
Pour Thierry Anti, entraîneur principal du Pays d'Aix UC, les arguments avancés par les organisateurs pour justifier la délocalisation du handball - principalement réduire les coûts - ne sont pas légitimes. "Honte d'être français parfois... de voir la place du sport chez les gouvernants… de voir la place du handball (après tant de titres) dans le sport français (Paris 2024). Triste et révoltant. Le handball à Lille en 2024 : NON", a-t-il lâché ce vendredi sur Twitter. Dossier à suivre.