
Hand / Paris suspects : la première défense des frères Karabatic rejetée

Nikola Karabatic a assisté au premier jour d'audience. - AFP
Le procès de l’affaire des paris suspects liés à un match présumé truqué, s’est ouvert ce lundi à Montpellier. A la barre, seize prévenus, parmi lesquels des grands noms du handball : les frères Nikola et Luka Karabatic, Samuel Honrubia ou encore Issam Tej. Tous comparaissent pour escroquerie ou complicité d’escroquerie et encourent cinq ans de prison et 375 000€ d’amende. L'affaire avait éclaté le 16 mai 2012 avec une plainte de la Française des jeux : le 12 mai à 12h, 102 300€ avaient été misés sur le fait que le club de Cesson mènerait à la pause devant celui de Montpellier. Un montant exorbitant par rapport aux 3 000€ misés en moyenne dans cette discipline.
Le procureur de la République : « Si, ce procès doit avoir lieu ! »
Ce lundi, c’est une bataille de procédure qui a animé le premier jour du procès. « Je ne sais pas si le match était truqué mais l'information judiciaire, elle, est truquée », a lancé à la barre Jean-Robert N'Guyen Phung, l'un des avocats des frères Karabatic. Les avocats de la défense se sont ainsi relayés pour dénoncer une procédure entachée de nombreuses nullités, reprochant notamment au juge d'instruction des « réunions hors procédure » et des « tentatives de déstabilisation. » Un argumentaire rejeté en bloc par le tribunal de Montpellier. « Tout ça est un faux débat, qui consiste à dire que ce procès ne doit pas avoir lieu. Si, ce procès doit avoir lieu ! », a notamment lancé le procureur de la République. En fin de journée, le président Paul Baudoin a finalement rejeté toutes les demandes des avocats de la défense.
Les compagnes des frères Karabatic au centre de l’affaire
Cette bataille de procédure terminée, l’accusation a pu venir à la barre pour décrire ce qu’elle qualifie de « tricherie d’équipe ». Pour l'accusation, l'opération a débuté la veille du match entre Cesson et Montpellier, avec le téléchargement de l'application « Parions sport » sur le téléphone de Nikola Karabatic. C'est le lendemain, peu avant 10h, qu'est intervenu le top-départ des paris. De nombreux appels ont été repérés, par exemple sur le téléphone de Géraldine Pillet, la compagne de Nikola Karabatic, la veille comme le jour du pari. Cette dernière, comme la compagne de Luka Karabatic, sera interrogée par le tribunal ce mardi, pour une deuxième journée d’audience dont le coup d’envoi est fixé à 9h.