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France-Qatar : les Bleus sont seuls au monde !

Les Experts dans la légende

Les Experts dans la légende - AFP

Accrochée par les Qatariens, l’équipe de France a fini par venir à bout du pays hôte (25-22) et à ajouter une cinquième médaille d'or mondiale à son palmarès. Un succès d’envergure qui la place, seule, au sommet du handball international. Et parmi les meilleures équipes sportives de tous les temps.

Légende : représentation embellie de la vie, des exploits de quelqu'un et qui se conserve dans la mémoire collective. Depuis ce dimanche 1er février 2015, l’équipe de France de handball y est entrée. Dans SA légende. Et ce qu’ont réalisé les joueurs de Claude Onesta au Multipurpose Hall de Lusail, n’est pas près, non plus, de quitter les mémoires collectives. En anéantissant, sur ces terres, les rêves de grandeur du Qatar (25-22), la France est devenue la seule nation du handball à avoir remporté cinq championnats du monde. Un cinquième sacre international qui lui permet d’accéder à la galaxie des meilleures équipes de tous les temps, à égalité avec le Brésil, en football, et Team US, en basket. Une cinquième couronne mondiale en guise de dédicace, aussi, vingt ans après le titre des Barjots (Islande, 1995). A l’époque, le premier d’un sport collectif français.

Vingt ans plus tard, les hommes de Claude Onesta ont confirmé – mais était-ce vraiment nécessaire – qu’ils étaient bien la meilleure équipe de sport « co » du pays. Celle qui ne flanche jamais, depuis 1993 et une finale douloureuse contre la Russie (28-19), sur la dernière marche d’un grand rendez-vous international. Celle qui ne s’effondre pas, même face au pays hôte d’une grande compétition. Même face à un public hostile. Même lorsque leur MVP des matches précédents, Thierry Omeyer (9/31, 29 % d'arrêts), évolue un petit ton en-dessous que lors de ses dernières prestations. Que Michaël Guigou se tord la cheville tout seul. Que Luka Karabatic se blesse au genou. Et que, enfin, ces diables de Qataris s’accrochent, encore et toujours.

Karabatic assure, Omeyer finit le boulot

Après tout, ces Experts ne méritent pas leur surnom pour rien. Experts en déminage, quand le match devient « piégeux ». Experts en démolition, aussi, quand il s’agit d’éteindre toute embellie adverse. Aussi surprenant qu’il ait été durant tout son Mondial, aussi vaillant qu’il ait été durant toute la partie (+3 seulement pour la France à la pause, +1 à la 40e), le Qatar a fini par rendre les armes face à ces Bleus, passés maitres, depuis leurs exploits en Croatie (2009) et au Danemark (2011), dans l’écœurement à domicile. Et comme un symbole, c’est Nikola Karabatic (5 buts, 71 % au tir) qui a guidé les siens, secondé par un excellent Kevyyn Nyokas (3/5, 60 % au tir), jamais autant à son avantage dans ce Mondial qatarien que ce dimanche, ainsi que d’un Daniel Narcisse (4/7, 57 % au tir) toujours aussi chirurgical.

Plus passeur que buteur dans la compétition, du moins jusqu’à la demi-finale contre l’Espagne, « Kara » a sérieusement haussé le ton. Au bon moment, évidemment. Il le fallait pour éteindre des Qatariens autant portés par leur public, que par l’excellente prestation de Danijel Saric sur sa ligne et de Rafael Capote sur les extérieurs (6/7, 86 % au tir). Il le fallait pour lancer Thierry Omeyer, déterminant à l’approche du dernier quart d’heure (arrêt à 20-19 en faveur des Bleus) et indispensable, lui aussi, à la quête d’une cinquième breloque dorée. Il le fallait pour réveiller des Experts, plus maitres d’eux en fin de partie. Et forcément intenables une fois la libération tant attendue délivrée. Ce dimanche, les Bleus ont rejoint seuls le toit du monde. Ce dimanche, la bande à Claude Onesta a surtout délivré un message d’envergure : le handball français a toujours autant faim de victoires. Et, qualifié pour les JO de Rio 2016, il n’est pas encore prêt à être rassasié. Le reste de l’univers est prévenu : on n’a pas fini de parler de ces Experts !

A.D