
"Extrêmement doué et travailleur" : Costantini raconte les débuts d’Omeyer

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« Il est arrivé en équipe de France à l’horizon de l’année 2000. C’était une année avec un championnat d’Europe en Croatie, qui était très important car qualificatif pour les Jeux de Sydney. Beaucoup de pression. A l’époque, on partait toujours avec trois gardiens. Il avait comme partenaires Christian Gaudin, le plus ancien, et surtout l’ineffable Bruno Martini. Omeyer, l’Alsacien, qui débarque au milieu de deux partenaires qui sont des rivaux, avec des tempéraments de "Sudistes", avec des tendances à la ramener.
Il s’est fait tout petit, parce que c’est dans sa nature au départ, mais j’ai vu tout de suite qu’il était très ambitieux. Je ne l’ai pas fait jouer. Lui et Narcisse n’ont pas mis un pied sur le terrain. Je pense qu’il m’en a voulu longtemps. Il n’est pas venu au Jeux de Sydney parce qu’il y avait meilleur que lui à son poste à ce moment-là. Mais en 2001, alors qu’il était le plus jeune de la délégation, il a quand même joué 35 minutes de la finale du Mondial (28-25 ap contre la Suède, ndlr).
C’était une marque de confiance de ma part. Et à partir de là, il n’a cessé de faire des performances, en progressant, je ne dirais pas sur ses points forts, mais en gommant ses points faibles. Je ne vais pas les citer, parce qu’il y a peut-être un Qatari qui nous lit, mais il avait quelques points faibles et je reconnais qu’aujourd’hui il les a drôlement améliorés.
« Le meilleur du monde »
Nous, on l’a comparé à ses débuts à un gardien qui fut exemplaire et charismatique, qui s’appelle Philippe Médard. Pas un gardien qui fait deux mètres, pas un gardien avec un gabarit dissuasif, mais un gardien qui a une motricité exceptionnelle. Il est capable de sauter sur le pied droit, de sauter sur le pied gauche, il peut partir en grand écart et d’avoir les bras en l’air et de les baisser. On appelle ça la libération segmentaire. Médard avait ça, et il a fallu attendre Omeyer pour le retrouver. Il était extrêmement doué, mais aussi extrêmement travailleur, et ce mélange-là ça fait le meilleur gardien du monde. »