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Euro Handball: Pechmalbec, l’ancien international français qui a choisi la Serbie

L’équipe de France de handball défie la Serbie ce lundi à 20h30 dans une rencontre décisive pour accéder au tour principal de l’Euro. Face aux Bleus se dresse Dragan Pechmalbec pivot de Nantes, 3 sélections avec la France, qui a récemment refusé la sélection tricolore pour rejoindre la Serbie. 

Il est né à Cahors d’un papa français et d’une maman serbe. Dragan Pechmalbec (1m94, 94 kg) dispute sa première grande compétition internationale en Hongrie. Une évidence pour un joueur qui progresse de saison en saison avec son club de Nantes et qui fait partie des meilleurs pivots européens. Mais alors que tout était prédestiné pour que Pechmalbec porte le maillot bleu, la donne a finalement changé. Ancien joueur de foot à fort potentiel passé par le Stade Rennais, le jeune nantais totalise 3 sélections avec l’équipe de France de hand. La dernière en 2018. Toujours présent sur les listes élargies des Bleus mais jamais utilisé lors des tournois à enjeux, la faute à une concurrence exceptionnellement dense à son poste (Fabregas, L.Karabatic, Tournat, Monar), Pechmalbec (26 ans) a fait le choix personnel de refuser la sélection française pour rejoindre l’équipe de Serbie en mai dernier, conscient du peu de chance qu’il avait de jouer un rôle avec les Bleus.  

Gille: "Vu les derniers évènements, son chemin aurait pu être différent avec l’équipe de France"

"Je ne pense pas qu’il ait fait ce choix par impatience, souffle le sélectionneur Guillaume Gille. C’est un choix qu’il a fait en conscience, en étant au fait de ce qu’on pensait de lui, de sa qualité. Il ne cesse de prouver sur les terrains de France et d’Europe. C’est particulier de se retrouver dans un match de bascule l’un face à l’autre. Effectivement avec les derniers évènements en équipe de France, ça aurait peut-être pu lui permettre d’avoir un chemin différemment avec ce groupe. Son choix a été différent et on l’a toujours respecté." A Szeged, Pechmalbec croise ses potes tricolores dans l’hôtel réservé aux joueurs. "C’est sympa de se voir, sourit son coéquipier à Nantes, Aymeric Minne. Même si j’aurais aimé qu’il soit avec nous. Le match contre la France sera spécial pour lui. En tout cas on ne se fera pas de cadeaux." Son choix, le joueur formé à Rennes l’a toujours assumé et il s’est fondu à merveille dans le collectif serbe bien qu’il ne maîtrise pas encore totalement la langue.  "Dragan a toujours su nous expliquer la position dans laquelle il était, termine Guillaume Gille. Il a toujours fait part de son envie de découvrir les joutes internationales, de jouer un rôle important dans une équipe, chose qui n’était pas possible chez les Bleus dans la configuration dans laquelle on était au moment de cette discussion." 

Pechmalbec: "Je n’aurai absolument aucun état d’âme" 

Sur le terrain, Pechmalbec s’est rapidement imposé comme un des patrons de la Serbie. Taulier de la défense, précieux en attaque, il est le joueur de champ de sa sélection qui a accumulé le plus de temps de jeu sur les deux premiers matchs de l’Euro. "Il faut gagner contre la France, lâche-t-il après la défaite contre la Croatie. Ce n’est pas impossible. Ça va être un peu spécial mais même si j’ai énormément d’amis qui jouent en équipe de France, je n’aurais absolument aucun état d’âme." Son leadership fait l’unanimité dans une sélection serbe qui a retrouvé du liant collectif et qui sera un vrai danger pour les Bleus. "Il est très fort en défense, poursuit Minne. Il est à fond tout le temps, c’est un vrai soldat qui ne pense qu’à la gagne. C’est un mec avec une superbe mentalité qui ne va jamais s’échapper. Il ne perd pas beaucoup de duels. Le match va se jouer sur notre capacité à bien attaquer la défense serbe." Pour la première fois, Dragan Pechmalbec ne chantera pas La Marseillaise lorsqu’elle résonnera dans la Pick Arena de Szeged mais bien Boze Pravde, l’hymne serbe, qu’il a appris par cœur et qu’il ne manquera pas de faire résonner bien fort juste à côté de ses amis français.  

Nicolas Paolorsi