
Vincent Gérard, la revanche du sans-grade

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Au poste de gardien de l'équipe de France, il y a une légende, Thierry Omeyer, au plus haut niveau depuis 15 ans, meilleur gardien de l'histoire, et un remplaçant, Vincent Gérard, 300 sélections de moins qu'Omeyer. Et pourtant... Quand on l’a qualifié de grand bonhomme de la finale France-Norvège (33-26), sa réponse a fusé aussi vite que ses bras ne se sont décollés de son corps ce dimanche soir pour repousser les tentatives norvégiennes. « Je me suis préparé comme tous les autres matches. Qu’on joue ou qu’on ne joue pas, il faut être prêt à rentrer, a insisté Vincent Gérard. C’est ce qui fait notre force depuis le début de la compétition. Chacun veut apporter sa pierre. C’était très plaisant de s’imposer ce soir. »
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On a le droit de le laisser dire ce qu’il pense. Après tout, le bonhomme est champion du monde depuis quelques minutes. Mais on a aussi le droit de lui opposer quelques vérités. « Il a fallu le déclic du moment où Vincent Gérard a commencé à arrêter des ballons », a commencé Daniel Costantini… pour que les Bleus se mettent enfin à prendre la finale de Leur Mondial par le bon bout. « Ensuite, il a déroulé. Il a réalisé une grande performance, poursuit l’ancien sélectionneur tricolore. Il a été amené par la bonne gestion de l’équipe pour être en bonne forme au bon moment. »
Et quelle forme ! Il n’aura fallu que dix petites minutes pour mettre Vincent Gérard à bonne température. Mais une fois que le thermostat du portier de Montpellier a été trouvé, le show a pu commencer. Trois parades consécutives en fin de première période, pour permettre aux Bleus de prendre la main in extremis en fin de première période (18-17). Voilà pour l’entrée en matière. La suite ? Une seconde période de haute volée, de haute voltige même, à l’image de cette interception autoritaire hors de sa zone à trois minutes de la fin pour « gober » une relance longue de son homologue norvégien, Christensen.
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« Rentrer à ce moment du match, ce n’est pas facile »
« On n’avait pas beaucoup d’arrêts au début, se remémore Valentin Porte. Du coup, on a voulu défendre sur tout et on s’est peut-être trop livré. Vincent a fait deux-trois arrêts. Ça nous a peut-être rassuré. Bravo à lui encore. Rentrer à ce moment-là du match, ce n’est pas facile. » Au total, cela fera onze, onze arrêts sur vingt-sept tirs (41 % de parades réussies) pour la doublure de Thierry Omeyer, en difficulté lui ce dimanche soir sur le parquet de l’AccorHotels Arena (2/12, 17 % d’arrêts).
Déjà homme du match de la demi-finale et déjà en soutien d’un Omeyer dans le dur, Vincent Gérard a remis ça avec autorité et talent ce dimanche, pour offrir une sixième étoile au camp tricolore. Absent du Mondial 2015, revoilà le natif de Woippy érigé au statut de héros deux ans plus tard, dans son pays. Oui de héros, que cela lui plaise ou non et que la cape et les collants lui aillent ou non. L’image n’a rien de gratuite. Ce dimanche, il y a même eu un peu (beaucoup) de super-héros dans la performance de Vincent Gérard.