
Mondial de hand : les Bleus accrochent leur sixième étoile !

Les Bleus champions du monde pour la 6e fois ! - AFP
Il est 19 heures. Le monde a tremblé, porté par un séisme à la magnitude encore inqualifiable par les spécialistes. Comme en 1995, 2001, 2009, 2011, 2015, la planète a vacillé, fort, très fort même. Et comme en 2001, son épicentre était français, francilien, parisien. Le nom du lieu a changé – à l’époque, l’enceinte répondait encore au nom de Palais Omnisports de Paris-Bercy – pas la joie, la liesse, la folie qui a envahi l’endroit.
Seize ans après son deuxième titre mondial, remporté sur son sol, l’équipe de France de handball a encore mis le monde entier dans sa poche. Une fois encore chez elle, à domicile. L’issue heureuse d’une compétition menée sans accroc, sans grisaille sur le chemin, hormis ce petit cumulus recensé face à la Suède, avec un succès poussif (33-30). Et l’entame compliquée des Bleus ce dimanche, face à des Norvégiens accrocheurs et crâneurs pour leur première finale internationale. Mais finalement battus (33-26).
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Pour que cette sixième étoile soit belle, pour que l’émotion soit immense, totale, il fallait bien que les Experts sortent le meilleur d’eux-mêmes. Livrent une bataille intense et acharnée, afin de mettre un point final majuscule et majestueux à une compétition, qu’ils auront dominée de la tête et des épaules, même en ayant choisi une partie de leur destin, en juin dernier, en associant leur sort à celui de la poule A (Pologne, Brésil, Russie, Japon et… la Norvège).
Bref, pour faire de cette sixième étoile une sixième merveille, une revanche éclatante de la finale perdue des Jeux de Rio et éviter de commettre, comme l’a si bien martelé Valentin Porte quelques heures avant le grand oral, une « faute professionnelle », il fallait que cette ultime marche vers le toit du monde soit dure. Elle l’a été, pour des Bleus constamment à la traine en première période et devant au tableau d’affichage, pourtant, à la pause (18-17).
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Vincent Gérard a tout changé
Comment ? Grâce à l’écho d’un AccorHotels Arena totalement tricolore, des supporters acquis à leur cause et une Marseillaise vibrante à trois minutes du retour aux vestiaires. Mais aussi grâce à l’apport du banc français. Vincent Gérard avait vécu le sacre de 2001 devant sa télé, avec sa mère. Seize ans après, quand il a fallu suppléer un Thierry Omeyer en difficulté face aux salves norvégiennes (2/12, 17 % d’arrêts), le natif de Woippy (à côté de Metz) a sorti les trois parades consécutives qu’il fallait, avant d'écoeurer totalement l'attaque norvégienne en seconde période (11/27, 41 % d’arrêts).
Oui, Claude Onesta n’est plus sur le banc. C’est désormais le « fief » de Didier Dinart et de son adjoint Guillaume Gille, sur le terrain, eux, en 2001. Oui, les visages ont changé en Bleu, avec les promesses Dipanda, Fabregas et Remili (4 buts). Mais la culture de la gagne, elle, est intacte. Quand il a fallu serrer le jeu, le poing et les points, les mots ont été trouvés, la bonne stratégie adoptée et les actes accomplis.
La voie du succès a autant été tracée par les vieux briscards, comme Michaël Guigou, auteur d’une entrée tonitruante en seconde période (trois buts en trois minutes, 5/6 au total), Nikola Karabatic (6 buts) ou encore Valentin Porte (5 buts) que les fameux petits nouveaux (Fabregas, 2 buts, Mahé, auteur d'un 5/6 au tir) qui ont su hausser le ton quand il le fallait, infligeant un sévère 15-9 aux Scandinaves en seconde période, s'offrant dix minutes de gala avec sept buts d'écart en fin de partie. On l’a bien compris, pardon, le monde l’a bien compris : si les Experts changent et évoluent, ils finissent toujours par gagner encore et toujours. Et avec eux, la petite planète du handball est plus que jamais bleue.