
Euro hand: les clés de la finale des Bleues contre la Norvège
Qui est favori?
Une affiche de rêve attend les Bleues du sélectionneur Olivier Krumbholz en finale du championnat d’Europe de handball. Les handballeuses françaises, invaincues en six matches (cinq succès et un nul), affrontent la Norvège, qui a, elle, remporté toutes ses rencontres depuis le début de l’Euro, ce dimanche (18h) en finale du de la compétition à Herning (Danemark). Les deux équipes se sont rencontrées à deux reprises en grand championnat depuis la médaille d'argent des Françaises aux JO de Rio en 2016, avec une victoire pour chacune de ces deux équipes.
Mais le contexte semble cette année plutôt favorable aux Norvégiennes, selon Olivier Krumbholz. "De mon avis de technicien, la Norvège est favorite, a-t-il estimé, forcément. Elles sont plus avancées que nous dans l'exploitation du potentiel. Elles n'ont pas plus de potentiel que nous, mais elles sont un peu plus matures". "Je ne peux pas comprendre pourquoi la Norvège est favorite", a répliqué à distance son homologue Thorir Hergeirsson qui, s’il a certainement apprécié ces quelques amabilités, rejette le statut de favori qu’on voudrait lui faire porter.
"Dangereuse à tous les postes", de l’aveu du sélectionneur français, la Norvège est redevenue une sélection monstrueuse, un rouleau compresseur qui aura en plus toutes ses armes à sa disposition ce soir pour empêcher la France de décrocher un deuxième titre continental. Ce que seuls la Norvège et le Danemark sont pour l'instant parvenus à réaliser.
Quels sont les principaux atouts des Bleues?
Tout comme son adversaire ce soir en finale, l’équipe de France pourra compter sur un solide duo de gardiennes, incarnée par Amandine Leynaud et Cléopatre Darleux. Les deux joueuses se sont encore partagées le temps de jeu en demi-finale (Leynaud a plus joué que sa coéquipière dans cet Euro), contre la Croatie, avec une mi-temps chacune (8 arrêts pour Leynaud, 3 pour Darleux), signe de leur complémentarité. Derrière une défense de fer, autre marque de fabrique de cette équipe de France, Olivier Krumbholz peut compter sur ces derniers remparts. En attaque, les solutions sont multiples.
Offensivement, les ailières bleues se sont régalées pour qualifier la France en finale, tandis que Kalidiatou Niakaté, auteure de rentrées en jeu remarquables depuis le début de la compétition, maintient un excellent niveau de jeu. L’arrière gauche de Brest était déchaînée contre la Croatie (quatre buts, dont trois d’affilée en fin de première période).
La meilleure marqueuse des Bleues dans le jeu Estelle Nze Minko assume le leadership avec brio et se démène aux quatre coins du terrain pour étouffer ses adversaires, en témoigne sa dernière prestation survoltée contre la Croatie dans un match emballant.
Le atouts des Bleues sont multiples et tous susceptibles, lorsqu’ils sont associés, de créer le désordre dans la défense adverse, avec l’arrière droite Alexandra Lacrabère (meilleure marqueuse française avec 29 buts) les demi-centres Grâce Zaadi et Méline Nocandy, ou encore Pauletta Foppa au poste de pivot.
Krumbholz, le doyen le plus titré
Le plus âgé et le plus titré des sélectionneurs des équipes de France de sports collectifs en salle décrochera quoiqu’il arrive ce soir, qu’elle soit d’or ou d’argent, une onzième médaille à l’âge de 62 ans, dont 19 à la tête de l’équipe de France. Si on met de côté le désastre d’une élimination au premier tour du Mondial en 2019, son retour en équipe de France a été une franche réussite depuis qu’il a retrouvé son poste fin 2015.
Sous ses ordres, l’équipe de France a terminé deuxième des JO en 2016, et troisième de l’Euro la même année, avant de triompher à Bercy deux ans plus tard. Entraîneur de l’équipe de France féminine depuis 1998 (sauf entre 2013 et fin 2015), le Lorrain a décroché deux titres mondiaux en 2003 et 2017, montant également plusieurs fois sur le podium, ce qui fait de lui l’un des entraîneurs français les plus titrés de ces vingt dernières années.
Viré en 2013 parce que ses méthodes autoritaires ne passaient plus auprès de certaines joueuses de l’équipe, Olivier Krumbholz a su changer de méthode de management et affiche désormais une jolie complicité avec ses joueuses. Le sélectionneur rayonne au milieu de ses filles, et ce n’est certainement pas un hasard. Le Mosellan n’a peut-être jamais été aussi heureux en équipe de France.
La Norvège, ça vaut quoi?
L’arrière droite norvégienne Nora Mork, qui effectue un impressionnant retour au premier plan à l’occasion de cet Euro 2020 après deux grosses blessures, sera l’un des principaux dangers à surveiller pour l’équipe de France de handball. La meilleure marqueuse du tournoi (48 buts à 77%) sera l’une des figures de proue d’un armada qui compte plusieurs joueuses de classe mondiale avec notamment Stine Oftedal, désignée meilleure joueuse du monde en 2019, mais encore Henny Reistad ou Heidi Lokke. Bref, le danger devrait arriver de partout.
La Norvège, un palmarès sans égal
La grande histoire de l’équipe de France féminine de handball a débuté en finale du Mondial 1999 disputé à Lillehammer en Norvège, contre le pays hôte. Les Norvégiennes étaient sorties vainqueures de ce duel devenu mythique après deux prolongations, mais l’épopée d’Olivier Krumbholz à la tête de l’équipe de France était lancée. Le Mosellan allait remporter deux titres mondiaux lors de la décennie suivante (2003 et 2007), et monter sur quelques podiums (2e du Mondial en 2009, 3e de l’Euro en 2002 et 2006).
La Norvège a elle subtilisé au Danemark le statut de nation forte du handball mondial et s’est imposée au cours de la dernière décennie comme l’équipe à battre. La Norvège dispose d’un palmarès sans égal dans la compétition. Elle détient le record du plus grand nombre de trophées remportés, avec sept titres - dont quatre consécutifs de 2004 à 2010. Elle a en plus remporté trois championnats du monde et deux titres olympiques, ainsi que 15 médailles d'argent et de bronze dans les grandes compétitions. Exceptionnel.