
Zidane : "Je vais continuer encore une saison avec le Castilla"

Zinedine Zidane - AFP
Sa saison avec le Castilla
« C’est une bonne expérience. C’est la première fois que j’étais entraîneur numéro un, même si c’était avec les jeunes. On n’a pas réussi à monter (en deuxième division) pour deux points. L’objectif n’a pas été atteint. Mais je suis content parce que les gamins ont tout donné. On a très mal commencé. On a été très bon pendant presque toute la saison. Puis on a eu une fin de saison un peu plus difficile. Quand on n’atteint pas son objectif, ça ne peut pas être positif. Mais ce n’est pas le plus important. Ce qui l’est à Madrid, c’est de savoir si les jeunes ont fait une bonne saison, s’il y a des joueurs d’avenir, s’il y a un potentiel. On a vu des joueurs se révéler avec moi cette saison. »
Son futur
« Je vais continuer encore une saison avec le Castilla. C’est ce que j’ai envie de faire maintenant. Je suis quelques jours en repos mais je vais tout de suite préparer la saison prochaine. Je vais certainement récupérer des joueurs encore plus jeunes que ceux de cette année parce que le Real Madrid C va normalement disparaitre. Sur 60 joueurs, j’ai une équipe de 23 à faire. C’est la tâche qui m’attend la semaine prochaine et c’est que je vais faire. J’avance doucement. Je ne me projette pas. Je n’ai aucune ambition pour le moment. Je suis avec le Castilla. Après, on verra. Bien sûr, j’ai passé mes diplômes pour entrainer une équipe de première division. Maintenant, quand ça se fera, avec qui et comment ? Je ne me pose pas encore la question maintenant. J’ai failli venir à Bordeaux la saison dernière. Ça ne s’est pas fait. (Sur le rêve de Florentino Pérez de le voir un jour entraîner le Real) Vous croyez qu’il rêve de ça ? Je suis content d’être à Madrid. On verra ce qui se passera. Ils vont prendre un autre entraîneur. Ils pensent que ce n’est pas encore le bon moment pour moi. Il n’y a pas de souci. »
Son immersion dans d’autres clubs
« Tout était bien. Ce que la Fédération a mis en place pour nous, c’est-à-dire aller au cœur d’un club, c’était magnifique. Ce n’était pas simplement axé sur le côté sportif. Il y avait aussi l’organisation du club, le sponsoring. Après, l’échange avec les entraineurs était forcément enrichissant. On a eu Guardiola, Bielsa. On est allé un peu partout. On est allé à la Juve mais je n’ai pas eu la chance de voir Allegri. A l’arrivée, ils nous disaient tous la même chose : ‘‘Ecoutez, regardez mais faites surtout ce que vous sentez. Soyez convaincus et convaincants avec les joueurs. Le reste… chacun entraîne comme il le sent. Il n’y a pas de recette. ’’ A l’arrivée, ce qu’ils disent, c’est que si tu veux durer, il faut gagner. »
Sa rencontre avec Marcelo Bielsa
« Bielsa, on aime ou on n’aime pas. Mais c’est un passionné. C’est quelqu’un qui arrive à 8h du matin, il part à 8h du soir et il passe quasiment toute sa journée en survêtement. C’est un mec qui adore ça, qui est méticuleux. Ça, on l’a senti. »
Son admiration pour le Bayern Munich
« Ce que j’ai aimé, c’est vraiment la proximité du club. On a l’impression que tout est inaccessible, tout est difficile. Finalement, quand on est au cœur du club, on a le sentiment d’être dans un club familial. C’est un grand club mais c’est vraiment sympa. »
Sa conception du jeu
« De toute façon, j’adore le football offensif, c’est sûr. Mais tu ne peux pas faire ça sans avoir un équilibre, sans penser à défendre. Mais je suis porté vers l’avant, porté vers le jeu. Je veux que mes joueurs puissent tous jouer, même ceux qui ont plus de difficultés. Ce qui m’intéresse, c’est le jeu, ce que peuvent faire les mecs sur le terrain. »
Le titre de champion d’Europe de son fils Luca
« Je n’ai pas fait mieux. A 17 ans, je n’étais pas champion d’Europe. (Lors de la demi-finale) J’étais dans un avion, j’allais décoller. J’ai suivi la séance juste avant de prendre l’avion. Quand je l’ai vu tirer le 4e penalty et le rater, je me suis dit "oh la, la" mais qu’est-ce que c’est que ça " Mais il avait arrêté deux penalties avant et il a arrêté le cinquième. Du coup, j’étais soulagé. Heureusement pour lui, il arrête les trois penalties derrière parce que cela aurait été une catastrophe. On ne lui aurait pas fait de cadeau. En même temps, c’est sa personnalité. Il a fait ce qu’il avait à faire. Je n’ai pas à commenter ça. Mais justement, c’est bien qu’il ait de la personnalité. Il grandit, il sait ce qu’il veut, où il va, il est travailleur, il est à l’écoute. C’est bien. »
Le limogeage de Carlo Ancelotti
« J’ai mal pour l’homme et pour ce qu’il a fait. En même temps, il savait très bien comment ça se passe à Madrid. Il savait que ça pouvait arriver. J’ai beaucoup d’estime pour l’homme et pour l’entraîneur. J’ai beaucoup apprécié de travailler avec lui. Avec Carlo, on se voyait souvent. Je l’ai vraiment secondé. J’étais avec lui à fond. A chaque fois qu’il me croisait cette année, il avait toujours un mot gentil pour moi. Il m’a surtout donné 2-3 conseils. »
Ligue des champions : le Barça favori mais…
« Sur un match, on sait que tout peut arriver. Surtout avec les Italiens. Chaque fois on dit que ce n’est pas très beau. Ce n’est pas très beau mais ils sont toujours là. Il faudra faire attention à eux. J’ai passé cinq ans à Turin. J’espère qu’ils vont pouvoir faire quelque chose de bien (Sur l’élimination du Real Madrid face à la Juve) Sur les deux matches oui, c’était assez logique. Ils ont mérité leur qualification. C’est bien de revoir ce club mythique sur la scène européenne. »
Pogba, Real ou Barça ?
« Je ne sais pas du tout. Je n’ai pas l’info. Paul a le profil de jouer partout où il veut. S’il doit partir… comme moi j’adore le Real et qu’on adore les grands joueurs, ce serait bien qu’il puisse faire ce qu’il sait faire pour le Real Madrid. Mais ce n’est pas d’actualité pour le moment. Il a un potentiel incroyable. Tu peux toujours faire un bon match en équipe de France. Mais quand tu en fais 4-5-6-7 d’affilée, cela veut dire que tu as beaucoup de personnalité. C’est Paul, quoi. Il a montré, il a démontré. »
La France obligée de remporter l’Euro 2016 ?
« Ce n’est pas une obligation. Le plus important, c’est de toujours donner le maximum. Je ne me fais pas de soucis pour cette équipe. Elle a un bon entraîneur, elle a des jeunes joueurs de qualité. Il y aura cette ferveur comme celle qu’on a connue en 1998. Les gens vont pousser cette équipe. Il y a tous les ingrédients pour que l’équipe de France puisse faire une belle compétition. Il y a encore un an pour préparer tout ça. Je pense qu’elle sera prête en 2016. »