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Mercato : pourquoi y a-t-il de plus en plus de Français en Liga ?

Kévin Gameiro

Kévin Gameiro - AFP

Après Samuel Umtiti, Lucas Digne rejoint la Liga et le FC Barcelone. Comme eux, de plus en plus de joueurs français s’exportent dans le championnat espagnol depuis plusieurs années. Décryptage.

Ils étaient déjà deux au Real Madrid et à l’Atlético. Avec les arrivées de Samuel Umtiti et Lucas Digne, les Français sont au nombre de trois au FC Barcelone. La signature de Bilal Boutobba au FC Séville début juillet permet, elle, à la colonie française du club andalou de compter désormais six éléments. Les joueurs hexagonaux sont de plus en plus nombreux à migrer vers l’Espagne. Décrit par beaucoup comme le meilleur championnat actuel, la Liga attire pour son style de jeu… mais pas que.

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Un style qui correspond aux qualités des Français

Pour commencer, le jeu pratiqué en Espagne correspondrait mieux à la morphologie des joueurs français. « Par rapport au football anglais, le ballon est plus au sol dans le football espagnol. Ça correspond mieux à nos petits gabarits et au football que l’on apprend chez nous. En Angleterre, le football est beaucoup plus physique, le ballon est davantage dans les airs qu’au sol et, à mon sens, les joueurs français sont plus attirés par ce type de jeu », explique Frédéric Guerra, l’agent de Loïc Rémy et Maxime Gonalons.

A l’inverse, dans le camp des dirigeants espagnols, la dimension physique des joueurs français plaît. Monchi, le célèbre directeur sportif du FC Séville, expliquait il y a plusieurs mois que les Français présentaient l’avantage de ne pas se cacher et de ne pas coûter cher. « De par la qualité de la formation française, les jeunes joueurs made in France sont plus cotés que les étrangers », avance Frédéric Dobraje, ancien agent de Robert Pirès ou Bixente Lizarazu. Avant de poursuivre : « Les centres de formation français inculquent aux jeunes joueurs un mental à toute épreuve qui leur permet de mieux s’adapter à l’étranger que des jeunes d’autres pays. Les Allemands ont la réputation d’avoir un gros mental mais très peu s’expatrient et tous ne réussissent pas forcément. »

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Une « seconde » chance

Avec Lucas Digne, le FC Barcelone va accueillir le 21e joueur tricolore de son histoire. Mais s’il existe une tradition française dans certains clubs espagnols, le nombre de joueurs hexagonaux qui arpentent les pelouses de Liga peut aussi s’expliquer par une plus grande faculté des dirigeants locaux à déceler le talent de certains joueurs français. Ou à accorder un peu moins d’importance aux qualités athlétiques des jeunes joueurs. « En France, on est vite catalogué. Dès qu’on sort d’un centre de formation, avant de retrouver une perche tendue, c’est difficile. En Espagne ou en Italie, ils ont tendance à faire rebondir des gens qui se sentent mal dans le championnat français », décrit Frédéric Guerra, un agent aux liens étroits avec l’OL.

Frédéric Dobraje évoque lui la trajectoire bien connue d’Antoine Griezmann, récent finaliste de l’Euro avec l’équipe de France et formé à la Real Sociedad. « Si on prend l’exemple de Griezmann. En France, il a fait des essais notamment à Auxerre, il n’a pas été gardé car on avait décrété suite aux radios effectuées qu’il ne pouvait pas grandir. Voilà aussi une belle petite histoire... », rappelle-t-il.

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La douceur de la vie

Au-delà de l’aspect sportif, la douceur de la vie de l’autre côté des Pyrénées pousse certains à franchir le pas. « D’un point de vue de la qualité de vie, on vit mieux en Espagne qu’en France quand on aime le soleil... », détaille ainsi Frédéric Guerra. Dans le même ordre d’idée, son collègue Frédéric Dobraje indique que les Français hésitent moins que d’autres à s’exporter. « Le Français n’est pas quelqu’un de sédentaire. Il a envie de se faire plaisir, de faire des expériences, d’apprendre de nouvelles langues, de découvrir d’autres cultures, de nouveaux horizons, ... Grâce au football, ils ont cette chance-là », conclut l’ancien gardien de but.