
EXCLUSIF - Thauvin : ‘‘J’ai refusé plusieurs fois de quitter l’OM’’
Florian, comment se passe vos premiers pas à Newcastle ?
Ça se passe vraiment bien. Je suis très heureux d’être arrivé ici. Beaucoup de gens au club m’aident pour mon installation et mon intégration.
Etait-ce un choix de votre part ? Aviez-vous envie de partir ?
Newcastle est un club qui me courtise depuis des années. A la base, ce n’était pas forcément prévu que je parte. Après… Comment vous expliquer ? Ça a été un accord commun entre Marseille et moi.
Disons que le club ne pouvait pas refuser cette offre…
C’est une décision qui appartient au club. C’était à eux de décider.
Avez-vous l’impression qu’on vous a un peu poussé dehors ?
Non, pas du tout. J’en ai discuté avec le club. Ce n’était pas prévu au départ mais après ça a été un accord commun. Voilà.
Pouvez-vous nous en dire plus sur la chronologie ? Est-ce que Newcastle est revenu vers vous après le départ de Marcelo Bielsa ou est-ce que Marseille a alors réactivé son réseau pour vous vendre en Angleterre ?
A la base, j’ai refusé plusieurs fois de quitter le club. Pour moi, j’avais encore certaines choses à faire au club. Ce n’était pas forcément ce que je voulais au départ. Après, comme je le répète, certaines décisions ne se contrôlent pas. Newcastle me suivait depuis un moment et me voulait absolument. J’ai discuté avec les dirigeants et l’entraîneur et ensuite ça a été vraiment un accord commun entre l’OM et moi.
Quand Vincent Labrune discute avec vous sur le banc après le match contre Reims, vous apprend-il alors qu’il y a cette offre ou étiez-vous au courant avant ?
J’étais au courant depuis le mois de juin. Ce n’était pas une découverte de dernière minute.
Le départ de Bielsa vous a-t-il poussé à prendre cette décision de quitter Marseille ?
C’est vrai que lorsque l’entraîneur nous a quittés, ça a été compliqué pour tout le monde. Pour le club dans son ensemble. Me concernant, je savais que ça allait être compliqué de débuter une saison avec un nouvel entraîneur qui n’avait pas les joueurs qu’il souhaitait. L’entraîneur qui vient d’arriver s’est retrouvé avec un effectif qu’il n’avait pas constitué. Je savais que ce serait compliqué et c’est vrai que ça a aussi été un peu déterminant dans ma décision.
Auriez-vous aimé rester à l’OM avec Bielsa ?
L’année dernière, on a fait de très belles choses avec le coach. On a beaucoup travaillé, on avait mis un système de jeu en place. J’ai beaucoup appris auprès de Marcelo Bielsa. Le fait qu’il parte a été très décevant pour tout le monde.
Vous avez été le joueur le plus remplacé la saison dernière. Vous ne lui reprochez même pas cela ? Certains de vos anciens coéquipiers l’ont critiqué dès qu’il est parti…
C’est personnel mais je ne me permettrais pas de critiquer Marcelo Bielsa. Il faut respecter le travail qu’il a fait au club pendant un an. Il a pris certaines décisions mais ce n’est pas à moi de le juger. Je le remercie pour ce qu’il a fait la saison dernière. J’ai été remplacé un certain nombre de fois mais il ne faut pas oublier que j’ai joué presque tous les matches titulaire et qu’il m’a donné une confiance absolue. Le seul message que j’ai envie d’adresser à Bielsa, c’est merci pour tout ce qu’il m’a apporté et de m’avoir fait confiance sur le terrain.
Vous étiez un de ses joueurs préférés…
Je suis d’accord avec vous. Après, je ne me permettrais pas de juger quelqu’un. Que ce soit Bielsa ou un autre, je ne suis personne pour me permettre de juger quelqu’un. Chacun est comme il est, avec ses qualités et ses défauts. En tout cas, c’est une personne qui m’a beaucoup apporté dans le football et je serai toujours très reconnaissant vis-à-vis de ça.
Que retiendrez-vous de ce que vous a apporté Bielsa ?
C’est une culture différente. On travaillait énormément et tous les jours et c’est différent de ce qui se passe en France. Là, je suis arrivé dans un club anglais et je vois qu’on travaille différemment qu’en France. On travaille beaucoup plus. Les joueurs arrivent avant l’entraînement, vont en salle de musculation… C’est une chose que Marcelo Bielsa avait commencé à nous apprendre. Et je vois aujourd’hui que c’est quelque chose que je préfère.
Vous avez adressé une lettre aux supporters de l’OM après votre départ. Quel était le but de votre démarche ?
Dans la vie, on m’a toujours appris une chose : le respect. On dit bonjour et au revoir. J’avais été très bien accueilli à Marseille quand je suis arrivé. Les supporters avaient même scandé mon nom. Ça s’est passé un peu différemment après mais c’est le football, c’est le jeu. Je me devais de leur dire au revoir et c’est ce que j’ai fait.
Pourquoi le choix de Newcastle et pas un autre ?
Newcastle est un club très emblématique en Angleterre. Tout le monde sait ce qu’il a fait dans le passé. J’ai beaucoup discuté avec les dirigeants et l’entraîneur. Il ne faut pas non plus oublier que c’est un club avec des supporters extraordinaire, qui ressemble un peu à l’OM. C’est vraiment une fierté pour moi de travailler ici en Angleterre et de jouer pour Newcastle. Le fait qu’il y ait beaucoup de Français là-bas m’aide aussi pour mon intégration.
L’équipe de France reste-t-elle un objectif pour vous ?
Bien sûr. J’ai joué dans beaucoup de catégories en équipe de France étant jeune et j’ai gagné la Coupe du monde U20. Tous les joueurs rêvent de représenter leur équipe nationale. C’est un rêve pour moi, c’est dans un coin de ma tête et je travaille tous les jours pour essayer d’accéder à l’équipe de France A.