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Ben Arfa : Deschamps va parler

Barré jusqu'à peu par Didier Deschamps, le milieu offensif doit-il partir alors que l'OM sera handicapé à la reprise par les blessures et les joueurs  partis à la CAN ?

Barré jusqu'à peu par Didier Deschamps, le milieu offensif doit-il partir alors que l'OM sera handicapé à la reprise par les blessures et les joueurs partis à la CAN ? - -

Une réunion de l’état-major de l’Olympique de Marseille se tient lundi. Au menu : le mercato hivernal. L’avenir du milieu offensif, pour lequel l’Olympiakos s’est clairement positionné, devrait s’y décider.

« On ne fera jamais rien qui puisse gêner Didier Deschamps », c’est en ces termes que le président Jean-Claude Dassier s’était exprimé mercredi quelques heures avant OM – Auxerre (0-2). Une position relayée juste après la rencontre par le directeur sportif olympien José Anigo. A l’OM, la consigne est en effet de ne parler que d’une seule voix sur le sujet brulant du mercato d’hiver, et plus spécialement sur le joueur Hatem Ben Arfa, l’actif le plus bankable susceptible de quitter Marseille en janvier. Le milieu offensif, acheté 12 M€ à l’Olympique Lyonnais en juillet 2008, sera au cœur des discussions qui animeront les stratèges de l’OM, Didier Deschamps, José Anigo et Jean-Claude Dassier en premier lieu.

Malgré l’unanimité proclamée par les deux derniers, le sujet Ben Arfa fait tanguer le navire marseillais. Le président n’a pas de religion concernant son international aux six sélections, sachant simplement en son fors intérieur que le prodige perpétuel a gardé toute sa popularité dans les travées du Stade Vélodrome. Jean-Claude Dassier répercute l’avis du conseil de surveillance pour qui la règle d’or est qu’il n’y aura pas d’achat sans vente de joueur(s). La masse salariale ayant augmentée avec les recrues de l’intersaison (Lucho Gonzalez entête), les revalorisations salariales de Mamadou Niang et Benoît Cheyrou, l’heure est à la prudence.

José Anigo est partagé. S’il estime que le joueur n’a pas eu toutes ses chances pour montrer ce dont il était capable, il n’entend pas aller au clash avec Deschamps. D’où sa sortie de Normand mercredi soir, après la quatrième titularisation du joueur cette saison : « Le Hatem qu’on a vu ce soir, tout le monde veut le voir à l’OM, mais ce qu’on lui demande c’est d’être régulier. Maintenant, je ne peux pas vous dire s’il sera là fin janvier. »

Concrètement, les offres pour Ben Arfa se conjuguent au singulier. Il y a celle de l’Olympiakos. Son président raffole de l'ancien Lyonnais et veut le voir dans l’effectif de Zico. Parti sur un prêt avec option d’achat, le champion de Grèce s’est vite mis dans la tête d’acheter le joueur dès janvier. En début de semaine, Piréotes et Marseillais s’étaient mis d’accord sur une indemnité de transfert de 8-8,5 M€, avant que Dassier ne déclare l’offre « insuffisante ». Une sortie qui a eu le don d'agacer l’état major du club du Pirée. En jeu, le calendrier des versements de l'Olympiakos : l'OM voudrait 70% immédiatement, les Grecs proposeraient 50% dans les deux mois. Le club Rouge et Blanc attend au printemps le versement de l’UEFA pour sa qualification en 8es de finale de la Ligue des champions. Hormis les Grecs, rien de concret, si ce n’est l’intérêt pour un prêt de plusieurs clubs anglais (Blackburn, Sunderland, Birmingham).

Qu’en pense Hatem Ben Arfa ? Jusqu’à présent, le joueur s’est toujours dit « Marseillais ». Il n’a eu de cesse d’exprimer sa volonté de s’imposer à l’OM. C’est le discours repris par ses conseillers, qui ne manquent pas de pointer du doigt la différence sur ce point avec Mathieu Valbuena, l’autre joueur marseillais en état de partance, le « Petit » ayant obtenu son bon de sortie des dirigeants olympiens. En cas de départ, Ben Arfa n’a jamais caché qu’il souhaiterait aller en Angleterre. L’Olympiakos serait quelque chose de radicalement nouveau pour le joueur de 22 ans. Son entourage ne l’ignore pas, et ça pourrait peser dans la balance. Les Grecs également qui font tout pour lui dérouler le tapis rouge.

Le joueur dans l’attente, les généraux de l’OM également, tous les regards sont tournés vers Didier Deschamps. De lui dépendra l’avenir de Ben Arfa. Avant la blessure de Niang, l’entraîneur, réuni avec Dassier, Anigo et Antoine Veyrat, le directeur général olympien, avait officiellement demandé le départ du milieu offensif au mercato. Depuis, Marseille est 4e du championnat à 11points de Bordeaux, Niang et Lucho sont blessés, quatre joueurs filent à la CAN, début janvier… Dans ce contexte, l’OM doit-il se séparer d’un créateur comme Ben Arfa ? Le club cherche un attaquant, le Rennais Jimmy Briand et le Nancéen Issar Dia sont dans le viseur, même si le manager breton Pierre Dreossi s’est dit « non vendeur ». Selon nos informations, Deschamps apprécierait également l’ancien monégasque de l’AS Roma, Jérémy Menez, dont l’indemnité de transfert s’élèverait à 10 M€. Mais comme il l’a bien compris, il n’y aura pas d’achat sans vente au préalable… Clairement, la balle est dans le camp du technicien de l’OM. Lundi, seule sa voix comptera.

La rédaction - Louis Chenaille (avec FG, LB, AH)