Anigo : « Une décision collective »

A la suite de l’officialisation du transfert de Brandao à l’OM, José Anigo, directeur sportif marseillais, parle de son nouvel attaquant et de l’avenir d’Eric Gerets.

José, quand vous avez la deuxième meilleure attaque et la douzième défense du championnat, est-ce que la priorité est de recruter un joueur à vocation offensive ?
Avec Niang blessé, Koné également, on s’est retrouvés avec Samassa et Valbuena devant. Au final, nous n’avions plus d’attaquants d’expérience. Voilà pourquoi nous avons opté pour cette option.

Pape Diakhaté décrit Brandao comme un attaquant technique et solide mais ne le qualifie pas de buteur…
Si on regarde ses statistiques, c’est 70 buts en 125 matchs, ce qui fait en moyenne un but tous les deux matchs. Mais ce qui est important, c’est que c’est un joueur d’équipe qui va permettre au collectif de garder le ballon un peu plus haut. Il va offrir à l’équipe la possibilité de jouer dans un registre différent. Quand ça chauffe un peu, c’est toujours intéressant de toucher quelqu’un, devant, qui a de la taille pour récupérer les ballons. Il a quand même de l’expérience puisque ça fait quatre ans qu’il participe à la Ligue des champions.

Brandao a 28 ans. Pourquoi aucun autre club n’est-il venu le chercher avant ?
Quand tu es en Ukraine et qu’on te donne ce qu’on lui a donné, tu as peu de raisons d’aller ailleurs. Après, sportivement, ça fait deux saisons qu’il cherchait à partir mais on lui refusait. Le président du Chakhtior avait les moyens financiers pour le garder.

Est-ce un risque de prendre Brandao ?
On prend toujours des risques. Mais comme l’a dit Pape Diouf, tout ce qu’on fait c’est de manière collégiale. Eric (Gerets, ndlr) valide tous les projets. Je ne me suis pas levé un matin en allant chercher Brandao tout seul… Eric a travaillé avec la cellule de recrutement. Il connaît le joueur, ses défauts et ses qualités, le système dans lequel il veut le faire évoluer.

« Eric est bien où il est »

Est-ce que Marseille doit terminer dans les trois premiers du championnat pour qu’Eric Gerets reste à l’OM ?
Je ne sais pas. Il faut qu’Eric soit en accord avec le club. Comme dans toutes sociétés, il y a des paramètres financiers qui entrent en ligne de compte. Il y a aussi des paramètres sportifs. Ses récentes déclarations expriment sa colère parce que ce n’est pas vrai. Il dit qu’il y a des gens qui parlent pour lui alors que lui n’a rien demandé. Comme il le précise, il n’a pas besoin de chercher un club, il est bien où il est. Personne ne souhaite son départ.

Pourquoi certaines personnes souhaitent-elles le voir partir ?
Je crois que tout le monde pense qu’il a mis une forme de pression. Mais il ne parle pas. Je ne sais pas d’où est partie cette information. Après, c’est à lui de s’exprimer. Mais il y a encore deux ou trois jours, il me disait qu’il était très bien ici et qu’il n’a aucun problème dans le club.

« Un attaquant de plus »

Robert-Louis Dreyfus a expliqué que si l’OM ne terminait pas dans les trois premiers, les responsables devront assumer. Est-ce que c’est le cas d’Eric Gerets ?
Quand on est dans un grand club, on se doit de vivre avec ça. Je n’ai pas de problème avec ça et je ne crois pas qu’Eric en ait. Si jamais il est amené à partir, parce que c’est possible. C’est quelqu’un qui est habitué à relever des challenges, donc il peut très bien avoir envie de partir, mais ce sera pour une raison sportive. Pas pour autre chose.

Le recrutement est-il terminé pour l’OM ?
Il faut voir avec Eric une nouvelle fois. Je ne peux pas tout dévoiler (Rires). On est en train de regarder ce dont on a besoin. Ce ne sera pas un défenseur. On peut aussi avoir un attaquant de plus.

Au niveau des départs, Gaël Givet est en route vers l’Angleterre ?
Oui. Givet à Blackburn, c’est en voie de finalisation. Et César va rejoindre Grenoble. En fonction de nos arrivés, peut-être que Grandin sera prêté. Pour Samassa, on est en train de se poser la question. On n’a pas envie de bloquer les jeunes en les empêchant de jouer.

La rédaction-Luis Attaque