
La légende Raul

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Raul faisait déjà partie de l’histoire du Real Madrid. Dimanche, il l’a marqué à tout jamais. Toujours de la même manière : par des buts. Face au Sporting Gijon, l’attaquant madrilène a « planté » ses 308e et 309e buts en match officiel sous la tunique merengue et s’est enraciné dans les murs du légendaire club de la capitale espagnole. A 31 ans, c’est désormais le meilleur buteur de l’histoire du Real. L’inébranlable record du mythique Don Alfredo Di Stefano (307 buts) a été balayé. L’élève a dépassé le maître. Une prouesse qui force l’admiration.
« Beaucoup d'années vont passer avant que quelqu'un ne fasse mieux, a ainsi juré son coach, Juande Ramos. C’est un joueur énorme. Il a une pression terrible à supporter, c’est le visage du Real Madrid. » Pourtant, Raul Gonzales Blanco n’a failli jamais devenir l’icône de la maison blanche, le chouchou de Santiago Bernabeu. Si l’Atlético de Madrid n’avait pas été englué dans des difficultés financières, il aurait certainement continué à porter la tunique des Rojiblancos dont il était un fan absolu. Le destin en a décidé autrement. Pour le plus grand bonheur des aficionados du Real Madrid.
« Son record est mérité, a déclaré Hugo Sanchez, une gloire du club. Je le félicite pour son nouvel exploit, parce que c’est difficile de se maintenir à un si bon niveau pendant tant d'années. » C’est aussi ça, l’incroyable performance de Raul : sa longévité au plus haut niveau. Quinze ans d’une carrière ininterrompue et d’une fidélité rare pour le même club. Une histoire d’amour débutée en 1994, à tout juste 17 ans, qui en a fait une légende vivante du football. Un modèle.
Maldini : « Une icône mondiale »
« Raul est une référence mondiale pour tous les joueurs de football, reconnaît Cesc Fabregas. N’importe où, on associe son image à celle du Real Madrid. C'est un exemple. Il fait partie de l’histoire. » Même son de cloche pour Paolo Maldini, un autre dinosaure du football. « Raul appartient à la race des champions extraordinaires, c’est une icône du football mondial. »
La consécration du meilleur artificier du Real ne s’est pas fait en un seul jour. Et avant de connaître la gloire, Raul a douté. De 2003 à 2007, il n’est plus que l’ombre de lui-même. En quatre saisons, son ratio descend à 11,25 buts par saison. Loin d’être alarmant, mais indigne d’un joueur de sa classe et de son efficacité. Son abnégation et son éternelle soif de vaincre vont finir par reprendre le dessus. « Raul a sept vies et il ressuscitera toujours », affirme ainsi Pep Guardiola. Depuis, l’inusable chasseur de buts endosse le costume de « monsieur record ». Plus jeune joueur à avoir disputé au moins 500 matchs de Liga, meilleur buteur de la Ligue des Champions (64 buts) et des compétitions européennes (66 buts) et désormais meilleur buteur de l’histoire du Real… Un pedigree hors norme.
La légende Raul est en route. Et elle n’est pas prête de s’arrêter. C’est Alessandro Del Piero qui l’affirme : « Ce n’est pas une fin en soi, seulement une étape. Il a toujours eu des qualités incroyables et il va continuer à les faire valoir pendant de nombreuses années ! » Des records risquent encore de tomber !