Drame en Italie : un supporter abattu hier

Un supporter italien a été abattu hier par un policier, lors d’une rixe entre supporters de la Lazio et de la Juventus Turin. Un nouveau drame pour le football italien qui a déclenché de nombreuses violences dans et autour des stades…

Dimanche, un supporter de la Lazio de Rome (Gabriele Sandri, 26 ans), qui se battait avec des tifosi de la Juventus de Turin sur une aire d'autoroute à Arezzo, a été abattu par un policier.
Les deux équipes ne jouaient pas l'une contre l'autre, les deux bandes de supporters rivales s'étaient données rendez-vous pour en découdre…

Le préfet d'Arezzo, Vincenzo Giacobbe, a expliqué que deux voitures de patrouille opéraient des contrôles sur une aire d'autoroute, lorsque les policiers ont entendu des cris sur l'aire d'arrêt située de l'autre côté des voies. « Un de nos agents a alors eu l'idée de tirer en l'air deux coups, des tirs de sommation. A ce moment-là, la voiture avec cinq jeunes à bord qui se rendaient à Milan pour le match de la Lazio est repartie. La voiture a été touchée par une balle, qui a atteint au cou (le supporter) », a-t-il déclaré.

Un fait divers qui a déclenché des manifestations violentes de supporters dans de nombreux stades italiens. Plusieurs matches de championnat ont dû être annulés. (écoutez le reportage sonore ci-contre)

Le dernier bilan de l'agence italienne Ansa fait état de 40 blessés parmi les forces de l'ordre. Le plus grièvement blessé, touché au foie par une barre de fer, a reçu un arrêt de travail de 20 jours. C'est à Rome que les affrontements ont été les plus violents. 100 à 200 tifosi ont d'abord attaqué la caserne de la police, avant de mettre à sac le siège voisin du Comité National Olympique italien.

La mort du tifoso s'est produite neuf mois après le décès d'un policier en marge du derby Catane-Palerme en Sicile, qui avait poussé le gouvernement à renforcer l'arsenal des mesures contre la violence dans les stades.

Depuis 1962, il s'agit du 13ème décès à la suite de violences en marge d'une rencontre de football. C’est le troisième depuis le début de l'année !... (écoutez le reportage sonore ci-contre)

Patrick Mignon est responsable du laboratoire de sociologie de l'Institut National du Sport. C'est un spécialiste des mouvements de supporters violents. Comment explique-t-il une telle violence ? (écoutez la réponse du spécialiste ci-contre) « C'est le résultat de l'existence (depuis très longtemps en Italie) dans chaque club de football, de groupes de supporters qui se rencontrent depuis des années et qui ont développé des liens soit d’amitié, soit d’hostilité… »

La rédaction