
Présidence FIFA : pourquoi Ginola se retire de la partie

David Ginola stoppe les frais. - AFP
« Je dois en faire aujourd'hui le constat : n'ayant pas obtenu dans les délais les 5 parrainages nécessaires, je ne serai malheureusement pas en situation d'aller au bout de ma candidature pour la présidence de la FIFA. Contrairement à ce que j'ai entendu ici ou là, ma candidature, je ne la retire pas. Je me suis battu jusqu'au dernier instant pour obtenir ce droit à faire campagne pour plus de transparence, plus d'égalité et plus de démocratie à la FIFA. Mais les confirmations que j'attendais hier soir ne sont pas venues dans la nuit...
Aujourd'hui, mes sentiments sont mêlés. Il y a de la déception, bien sûr. De la colère, aussi. Et de l'espoir. La déception, c'est celle de n'avoir pu aller au bout. Ma candidature était sincère. Je voulais redonner de la confiance et de l'espoir au monde du football, apporter de l'air frais, sortir des considérations technocratiques, et des discussions d’arrière boutique. Je voulais dépoussiérer cette vieille institution. Pour faire en sorte que chaque nation du football, quelle que soit sa taille ou son influence, puisse être entendue. »
« Ma colère est celle d'un homme qui s'est heurté à un système »
Au delà de la déception, il y a aussi inévitablement de la colère. Ma colère est celle d'un homme qui s'est heurté à un système. Un système verrouillé, un système technocratique, un système entre les mains de puissants, qui s'attribuent des mérites, des richesses, des compétitions et qui se protègent mutuellement. Ce système est fermé. Et rien n'y fait : il n'y pas d'espace pour le monde sportif, pas d'espace pour les petites fédérations, pas d'espace pour un message alternatif. A aucun moment, ce système ne souhaite se réformer. Il permet à trop de gens d'en vivre.
Pourtant, j'entretiens aujourd'hui une lueur d'espoir. J'ai l'espoir d'avoir été entendu. L'espoir d'avoir ouvert une brèche. Ma candidature en a suscité d'autres. Contrairement à ce qui était imaginé il y a encore quelques semaines, l'élection n'est pas jouée d'avance. J’ai envoyé mon manifeste aux 209 Associations Membres ainsi qu’aux Présidents des six Confédérations y inclus Michel Platini ainsi qu’à M. Blatter. Si dans les prochains mois ou les prochaines annees une seule de mes idées venait à être débattue, cela serait une victoire. »
« Je ne regrette rien »
Il y aura un choix à faire. Et j'ai l'espoir que ceux qui participeront à l'élection auront saisi ces jours derniers comme un avertissement. Et je veux remercier tous ceux qui m'ont apporté leur soutien : fédérations, joueurs, journalistes, particuliers... Je leur dis que, fort de leur confiance, je resterai à leurs côtés.
Pour ma part, en effet, je ne regrette rien. Je resterai, à la place qui est la mienne, l'inlassable militant d'un autre football. Je demeurerai celui que j'ai toujours été : enthousiaste et passionné. Et je m'engagerai, toujours, pour imposer les les notions de transparence, d'égalité et de démocratie dans le football. Ce ne sont pas que des mots. C'est, je crois, ce dont la FIFA a aujourd'hui le plus besoin. Parce qu'elle s'en est dangereusement éloignée..."