
Manchester United: temps de jeu, buts, blessures, où en est Rashford, la nouvelle cible du PSG ?
Qu’il semble loin le temps où Marcus Rashford faisait ses débuts tonitruants en Premier League, inscrivant un doublé contre Arsenal, un jour de février 2016 à Old Trafford. A l’époque, le garçon a 18 ans et on lui promet tout le succès du monde. Aujourd’hui, il cherche à retrouver le fil de sa carrière, perdu il y a un peu plus d’un an. L’attaquant anglais n’a plus marqué depuis le mois de janvier, une disette hallucinante, et a vécu, en 2021-2022, la pire saison de sa carrière.
La bascule à l’Euro
L’échec de l’Angleterre et de Marcus Rashford à l’été 2021 lors de l’Euro ne suffit pas à expliquer le tournant qu’a pris la carrière du jeune mancunien depuis la finale perdue à Wembley face à l’Italie. Mais c’est incontestablement le point de départ. Avant ça, le numéro 10 des Red Devils n’avait pas connu sa meilleure saison. Mais il n’y avait rien d’alarmant. Après cet Euro, en revanche, il a complètement sombré.
Des trois joueurs qui ont échoué lors de la séance de tirs au but contre les Italiens, il est le seul à ne pas avoir retrouvé la sélection. Bukayo Saka en est désormais un élément important et Jadon Sancho, s’il est loin d’être indiscutable, a pu rejouer un match avec les Three Lions. Marcus Rashford, lui, a dû se contenter d’une visite du sélectionneur Gareth Southgate à Manchester, cet été, venu lui expliquer qu’il ne serait pas sélectionné pour la Ligue des nations. Le signe, malgré tout, qu’il n’est pas un joueur comme les autres, parce que Southgate ne se déplace pas pour tout le monde.
Une blessure, Ronaldo et l’envie de revenir trop tôt
Marcus Rashford n’est pas le joueur le plus fragile d’Europe. Mais depuis deux ans, il a connu deux pépins physiques. Une blessure au dos qui l’a éloigné des terrains pendant cinq mois, en 2020, et une à l’épaule, qui l’a écarté pendant trois mois en 2021. L’Anglais avait refusé de la soigner avant l’Euro, pour ne pas hypothéquer sa participation. Mais après la compétition, il était finalement passé sur la table d’opération. Il a tout fait, ensuite, pour revenir le plus tôt possible.
Durant l’été, Manchester United avait signé Jadon Sancho et surtout Cristiano Ronaldo, son idole. Il voulait donc être là, autant pour conserver sa place dans l’effectif que pour ne pas louper une miette des matchs avec le Portugais. Durant sa rééducation, Rashford avait même pris le temps d’étudier le jeu de CR7, pour savoir comment combiner avec lui une fois de retour sur les terrains. Mais la complicité technique n’a jamais semblé évidente, dans les mois qui ont suivi.
Surtout, Rashford s’est sans doute précipité, incapable, à son retour, d’enchaîner correctement les rencontres. Selon lui, il avait besoin de jouer trois matchs de suite en intégralité pour retrouver sa condition. Une demande à laquelle ni Ole-Gunnar Solskjaer, ni son successeur Ralf Rangnick, arrivé début décembre, n’ont accédé.
Incapable de s’entendre avec Rangnick
Le changement d’entraîneur en cours de saison n’a d'ailleurs rien arrangé pour Rashford. Avec Ralf Rangnick, la connexion n’a jamais existé. The Athletic raconte que l’attaquant mancunien était bon à l’entraînement, mais pas en match, où il n’arrivait pas à appliquer les consignes de l'Allemand. Dans une équipe malade, il n’a pas su être l’élément qui surnage. Au contraire, Rashford s’est parfois noyé, comme lors de sa très mauvaise entrée contre l’Atlético, en huitième de finale retour de Ligue des champions.
L’Anglais, qui n’a jamais eu de problème de comportement, a petit à petit reculé dans la hiérarchie, jusqu’à voir depuis le banc l’éclosion d’Anthony Elanga. Avec Rangnick en Premier League, Rashford a été titulaire neuf fois, soit cinq de moins que son jeune coéquipier suédois. Il a notamment été très vexé d’être remplaçant pour le derby de Manchester alors que Ronaldo, Cavani et Greenwood étaient absents.
Rangnick, lui, n’a jamais trouvé la clé pour remobiliser son joueur. "La seule chose qu’on peut faire est de lui parler régulièrement et lui dire ce qu’on attend de lui, ce qu’il devrait faire, disait-il alors. Au final, c’est à lui de le faire." Pas sûr que c’était alors le discours dont avait besoin un Rashford en cruel manque de confiance.
Une vraie préparation et des discussions avec Ten Hag
Mais alors avec le départ de Ralf Rangnick et l’arrivée d’Erik ten Hag, tout est-il sur le point de changer pour Marcus Rashford ? Le coach néerlandais et l’attaquant anglais ont en tout cas beaucoup échangé cet été. L’enfant de Manchester, lui, est allé se préparer en Californie, avant même la présaison, suivre un programme de remise en forme.
Il n’a pas complètement perdu son statut mais il n’est plus aussi indiscutable qu’avant et il le sait – après une bonne présaison, il a débuté contre Brighton lors de la première journée de Premier League. Il reste aussi un joueur avec une expérience rare. Plus de 300 matchs avec Manchester United, 50 sélections avec l’Angleterre, on en oublierait presque qu’il a seulement 24 ans.
La saison dernière, son ancien coéquipier Wayne Rooney l’avait invité, avec beaucoup de classe, à "se sortir la tête du cul" ("fucking get his head out of his arse", en version originale). Rashford n’avait sans doute pas besoin qu’on lui dise. Mais il doit maintenant prouver qu’il peut le faire, et toute une ville espère qu’il le fera à Manchester.