
La fin du système Wenger ?

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Où va Arsenal ? En six jours, les Gunners ont concédé bien plus que deux lourdes défaites. Humiliés à l’Emirates Stadium par Manchester United en Ligue des champions (1-3), puis par Chelsea (1-4) dimanche en championnat, les joueurs londoniens, et surtout leur entraîneur Arsène Wenger, ont perdu une grande partie de leur crédibilité. Privé de trophée depuis quatre ans, le manager français avoue avoir vécu la semaine la plus difficile depuis son arrivée en Angleterre en 1996. Dans l’œil du cyclone, il s’interroge. L’ancien entraîneur de l’AS Monaco a toujours privilégié la jeunesse et le talent au détriment de l’expérience. Une politique qui ne porte plus ses fruits mais qui était jusqu’à présent très critiquée… à l’extérieur du club.
Après l’élimination en C1, certains joueurs ont reconnu publiquement leur scepticisme quant à l’avenir : « Pour être honnête, je ne sais pas comment nous allons faire la saison prochaine », s’est inquiété Emmanuel Adebayor sur la chaîne Sky Sports News. Réponse de Wenger : « Je crois qu'il faut prendre du recul avec les prises de position des joueurs. Ils ne sont ni managers, ni entraîneurs. Ils sont responsables de leurs performances sur le terrain, pas de donner un avis général sur l'équipe. » Grosse ambiance. Et c’était avant Arsenal-Chelsea, dimanche !
Après la nouvelle défaite concédée à domicile face aux Blues, Alisher Usmanov, deuxième actionnaire d’Arsenal, a lui aussi critiqué les choix sportifs du coach français : « Est-ce que le club doit franchir une étape ? Bien-sûr, a déclaré l’homme d'affaires russo-ouzbèke qui détient 25 % des parts. Pour être premier dans le monde, pour être premier en Europe, il faut un banc bien plus fort. Regardez à Manchester United face à nous. Ils en avaient au moins pour 100 millions de livres de talent assis sur le banc (110 millions d’euros, ndlr). Par instants, (ce match) c'était un peu des hommes contre des garçons. »
Au micro de Canal +, le discours de l’Alsacien tranchait pourtant avec celui de son actionnaire : « Il faut qu’on fasse avec les moyens disponibles. On ne peut pas revoir la stratégie en profondeur. C’est impossible. On vit dans la meilleure ligue du monde, la plus riche, la plus chère. On cherche une façon de lutter avec des moyens moindres. Si on gagne au loto, on peut peut-être revoir la stratégie. Pas autrement. » Le manager français serait-il lassé par le manque d’ambition de son club ? La question mérite d’être posée. Il y a une semaine, le quotidien espagnol Marca affirmait en Une : « L'élimination d’hier (d’Arsenal en C1, ndlr) ouvre une nouvelle étape à Arsenal. Florentino Perez (probable futur candidat pour la présidence du Real) ira jusqu'au bout pour Wenger. Il veut que le Français dirige un projet basé sur des joueurs de réserve et des stars. » Tentant ?