
Pass vaccinal: les sportifs étrangers non-vaccinés venant en France seront aussi interdits de compétition
L’assemblée nationale a définitivement adopté le pass vaccinal, dimanche après deux semaines de débat houleux. Il se distingue du pass sanitaire qui acceptait les tests négatifs. Le pass vaccinal impose, lui, d’être vacciné pour entrer dans certains lieux. Son entrée en vigueur devrait avoir lieu cette semaine même si 60 députés ont saisi le Conseil constitutionnel qui devrait se prononcer rapidement. Dans un message publié sur Twitter, Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports, a indiqué que le monde du sport n’échappera à son application.
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"Dès que la loi sera promulguée, il deviendra obligatoire pour entrer dans les ERP (établissements recevant du public, ndlr) déjà soumis au pass sanitaire (stade, théâtre ou salon) pour l’ensemble des spectateurs, des pratiquants, des professionnels français ou étrangers. Merci au mouvement sportif pour le travail de conviction auprès des derniers rares non vaccinés. Nous travaillerons ensemble à préserver les compétitions et à se faire les ambassadeurs de ces mesures au niveau international."
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Si le message de la ministre est clair pour les sportifs évoluant en France, il n’entre pas dans le détail pour ceux venant de l’étranger en visite en France pour y disputer des compétitions. Le Parisien affirmait début janvier que le pass vaccinal ne serait pas exigé sur certains évènements d’ampleur internationale comme les Coupe d’Europe. Selon les informations du quotidien il y a deux semaines, les équipes visiteuses en seraient exemptées à condition de respecter une bulle sanitaire. L’idée, sur le papier, semblait aussi concerner Roland-Garros où Novak Djokovic, non-vacciné et expulsé d‘Australie dimanche, pourrait alors jouer.
Ce lundi matin, ce n’est plus vraiment la tendance. Dans son message, Maracineanu ne fait pas de distinction entre les sportifs "professionnels français ou étrangers", sans évoquer de potentielles exemptions. Gilles Moretton, président de la Fédération française de tennis (FFT), espère qu’il en existera pour permettre la présence des sportifs non-vaccinés comme Djokovic au printemps prochain (22 mai-5 juin). "Nos équipes travaillent en collaboration avec les autorités publiques, qui préciseront les règles relatives à l'accueil des sportifs étrangers non-vaccinés pour notre tournoi en temps utile", a-t-il déclaré à l’AFP.
Mais Christophe Castaner, ancien ministre de l’Intérieur désormais président du groupe LREM à l’Assemblée, s’y est fermement opposé sur RMC, ce lundi matin. "Il n’en est pas question, a-t-il répondu dans l’émission Bourdin Direct. J’ai vu que Roland-Garros et les organisateurs s’étaient prononcés en ce sens hier (dimanche, ndlr). Au même moment, j’étais avec mes collègues députés et nous votions ce pass vaccinal pour l’ensemble de ceux qui iraient à Roland-Garros et l’ensemble des Français. Il n’est pas question que pour des grands sportifs, des artistes, des 'personnalités', on déroge à la règle. La règle s’applique à tous."
Sans être vacciné, Djokovic "n'a pas vocation à jouer"
Djokovic ne jouerait donc pas Roland-Garros sans être vacciné. "Il n’a pas vocation à jouer s’il ne respecte pas une règle qui va s’appliquer aux spectateurs, aux ramasseurs de balles ou aux professionnels qui vont travailler et tenir une boutique à Roland-Garros. Dans quel monde seriez-vous si l’on considère que parce qu’on est une star on peut déroger à la règle?"
La situation a le temps de changer jusqu’au mois de mai et le début du Grand Chelem parisien. Tout dépendra de l’évolution de la pandémie, des règles sanitaires en vigueur dans quatre mois, de la position de Novak Djokovic, mais aussi peut-être du résultat de l’élection présidentielle (10 et 24 avril).