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Riolo: "Monaco ne verra pas la Ligue des Champions"

Daniel Riolo

Daniel Riolo - -

Retour sur l’élimination de Monaco en barrages de la LDC…

Vouloir remonter deux buts et débuter aussi mal une partie, ça rend les choses forcément très compliquées. Et quand en plus, une grosse erreur (Fabinho) est exploitée de façon aussi somptueuse… Vu la merveille de Negredo et la maîtrise technique évidente du FC Valence, il est trop rapidement impossible de croire au miracle. Monaco est dépassé. Seuls les coup de pieds arrêtés semblent pouvoir aider l’ASM. C’est d’ailleurs à la suite de l’un d’eux que Raggi égalise. Ça galvanise l’équipe, le public, ça donne envie d’y croire, mais la réalité est cruelle. Valence ne panique pas. Ce but ne change rien au plan. Les Espagnols dominent et font tout pour garder le ballon. Techniquement, l’écart est conséquent. Tout ce qu’ils font est plus juste. Là ou un Monégasque va garder la balle et faire un choix contestable, les joueurs de Valence font eux toujours ce qu’il faut.

Il faudrait autre chose à l’ASM. Un jeu direct, peut-être. Renverser Valence au physique, comme l’aurait fait une équipe anglaise à une autre époque. Il faudrait lui rentrer dedans pour niveler l’écart technique. Monaco attend que Martial dribble quatre joueurs pour marquer. Ça semble être la seule solution. Il n’y a pas d’occasion, au mieux une présence devant le but de Ryan.

L’ASM revient en seconde période avec la volonté d’emballer le match, de mettre du rythme. Il n’y a que comme ça qu’on peut y croire. Si on a envie d’y croire, parce que franchement, il faut avoir une foi énorme pour envisager un retournement de situation. Alors on regarde Valence dérouler. Dicter son rythme. On regarde le petit arrière gauche Gaya se régaler sur son côté. Pourquoi on n'en fait pas des « comme ça » chez nous ?

Parejo règle tout au milieu, Perez ramasse tout, Feghouli affole Kurzawa… A part le PSG, aucune équipe de notre L1 ne peut rivaliser avec ce Valence, c’est une implacable évidence ! Il n’y a que sur l’aspect physique que Monaco peut s’en sortir. Valence, on l’avait vu à l’aller, n’est pas encore au top. Au fil du match, ils peuvent baisser en intensité.

Jardim change, enfin tente de changer, mais rien ne change. Du sang frais, rien de plus. Les jeunes monégasques sont pleins de bonne volonté, mais à ce niveau-là, c’est le minimum. Carillo en 9 et Martial sur un côté, j’aurais aimé voir ça d’entrée. Martial n’est pas un 9. Où alors dans un match ou le bloc de Monaco est dans ses 30 mètres ! Il y a autre chose que les joueurs de Valence ont : l’intelligence. Savoir gérer le temps, faire une faute quand il faut, obtenir le petit coup franc qui casse le rythme.

Le seul espoir, c’est de voir Valence faire tourner sans tenter plus. C’est ce qui permet à Monaco de mettre le deuxième. Un coup franc, forcément. A défaut de jeu, il faut mettre la pression autrement. Obliger maintenant Valence à reculer, à défendre bas. A 2-1, tout devient enfin possible. Valence est cuit. Physiquement, à bout. L’entrée de Lemar fait du bien. Sa vivacité gêne les Espagnols. Le match est long, et les six minutes de temps additionnel sont comme un dernier cadeau. Il faut des corner, des coups francs, il n’y a que ça qui fonctionne. Ce n’est pas assez. Valence est tout simplement supérieur. La 3e place de L1 ne donne pas droit à la LDC. Il est temps de s’y résoudre.