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Lyon au ralenti

Le milieu de terrain brésilien de l'OL s'est encore montré décisif

Le milieu de terrain brésilien de l'OL s'est encore montré décisif - -

L’Olympique Lyonnais, qui avait pourtant ouvert le score sur la pelouse du Bayern Munich, a dû partager les points avec le géant munichois (1-1). Solidaires mais inconstants, les Gones signent une copie encourageante mais ne progressent pas dans le groupe F.

Il y a des matches nuls qui ne valent pas plus que leur résultat comptable. Et d’autres qui sont synonymes de promesses. Celui entériné mardi soir sur la pelouse de l’Allianz Arena entre l’OL et le Bayern Munich se situe très certainement entre les deux tendances (1-1). En effet, durant les 93 minutes disputées sur le pré, les hommes de Claude Puel ont alterné le bon et le moins bon, imitant en cela des Bavarois tendus devant leur public après deux piteuses sorties en Bundesliga.

Le moins bon, Lyon a bien failli le connaître d’entrée de jeu. Mensah, trop court, symbolise une fois de plus si nécessaire, l’aspect un peu « bricolage » de la défense couchée depuis quelques semaines sur le tableau noir de Puel. L’ancien Rennais, défenseur axial de formation, commet l’irréparable dans la surface au devant de Luca Toni… sans alerter outre-mesure la vigilance de M. Vassaras, l’arbitre de la rencontre (10e).

Lyon a frappé d’entrée…

Le penalty aurait été probablement logique pour des Bavarois en quête de repères, et ce, malgré la présence de leur joyau tricolore, Franck Ribéry, dès le coup d’envoi. Mais cet événement aurait probablement scié les ailes d’une formation lyonnaise bien organisée, rigoureuse et finalement vite dépositaire du jeu sur le rectangle vert. Une forme d’injustice en somme, tant Lyon a su trouver les intervalles dans le camp adverse. Si Lahm s’offre bien un raid solitaire au sein de l’arrière-garde rhodanienne (9e), c’est bien l’OL, par l’intermédiaire d’une volée de Fred, qui glace d’effroi le public bavarois (11e). Pis, Réveillère arrache un cri aux tribunes allemandes sur une frappe culottée des vingt-cinq mètres… un tir frôlant insolemment la lucarne gauche de Rensing.

Forcément, dans un tel cas de figure, Lyon se devait d’optimiser à un moment ou à un autre un de ses nombreux temps forts. Demichelis, bien malgré lui, se chargera de rendre ce service aux Tricolores à la suite d’un coup franc signé Juninho (25e, 0-1). L’OL pense avoir fait le plus dur et compte sur le climat de crise flottant autour de l’Allianz Arena pour tisser son succès aux dépens du Bayern. L’ennui, c’est que c’est bel et bien le but contre son camp de Demichelis qui va sonner le réveil local. Toni d’abord d’un tir vicieux (30e), met Lloris dans le bain avant de manquer le cadre lyonnais d’un cheveu (47e).

... mais n'a pas su gérer

Désordonnée, la pression bavaroise a le mérite de faire l’essentiel : semer un vent de panique au sein d’une défense rhodanienne toujours aussi brinquebalante. Moins lucide, celle-ci, toujours avec un Mensah perdu dans son poste d’arrière gauche, passe au travers sur un centre de Klose, laissant Ze Roberto remettre tranquillement les pendules à l’heure de la tête (52e, 1-1). Derrière ? Un condensé de bonnes intentions sans suite de chaque côté. Lorsque Ribéry espère attraper le cadre de Lloris (65e), c’est Ederson qui chauffe les gants de Rensing (72e) ou Bodmer qui calme involontairement de la poitrine une action chaude initiée par un coup franc de Schweinsteiger juste devant son propre gardien (73e).

Difficile, à l’heure du bilan, de dégager un avis favorable pour l’une ou l’autre des deux formations engagées sur la pelouse munichoise. Cependant, une balle en profondeur dans le dos de la défense jouée par Benzema et mal exploitée par ce dernier devant Rensing (84e) en a dit long sur les possibilités qu’ont eu et qu’avaient les Lyonnais de faire mieux, mardi soir, en terre allemande. A défaut, comme cela est trop souvent le cas pour les clubs français engagés en Coupe d’Europe, d’avoir laissé filer un match qui aurait pu lui appartenir, Lyon se contente du strict minimum. Un point donc, le deuxième en deux journées et qui donne pour le moment une progression au ralenti pour les protégés du président Jean-Michel Aulas dans ce groupe F. Les regrets rhodaniens seront dans quelques heures, légitimes. Bayern malade ou pas, il y avait de la qualité, de l’envie et surtout de la maîtrise, par moments, dans le jeu lyonnais. De quoi voir l’avenir en C1 avec enthousiasme, à condition d’être plus constants en termes de jeu, dans quinze jours, face au Steaua Bucarest.

Alix Dulac