
Lyon au forceps

L'international argentin a offert la qualification à son équipe en toute fin de match - -
La coïncidence s’invite toujours quand on ne l’attend pas. Hier, c’est un Bordeaux travailleur, à défaut d’être toujours séduisant, qui s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions aux dépens du Bayern Munich. Ce mercredi soir, Lyon n'a pas été plus brillant mais a réalisé la même performance : composter son billet pour le top 16 européen en février prochain, le tout après quatre journées de C1 seulement.
Le visage proposé par Lyon à Gerland devant Liverpool n’avait aucun lien de parenté avec celui affiché il y a quinze jours à Anfield. L’OL a longtemps semblé manquer de quelque chose, d’allant peut-être, d’idées surtout, pour prendre le jeu à son compte et malmener Liverpool. Les Reds, qui n’ont gagné qu’un seul de leurs sept derniers matches, se savaient attendus. Les hommes de Rafael Benitez ont mis rapidement le pied sur le ballon, bien aidé il est vrai, par une formation lyonnaise visiblement désireuse de jouer la calculette à la main. Autrement dit, de ravir le petit point qui lui manquait pour sortir indemne de son groupe. Claude Puel et ses ouailles avaient pourtant affirmé toute la semaine ne pas savoir jouer pour obtenir ce genre de résultats.
Lyon a dû attendre le dernier quart d’heure de jeu et le repositionnement de Lisandro Lopez dans l’axe pour voir son attaquant argentin, muet depuis le 29 août dernier, faire trembler les filets anglais (90e). Avant, bien avant l’ouverture du score de Ryan Babel – une frappe pure, splendide ! – les héros rhodaniens n'affichaient pas le look de l'ancien buteur du FC Porto mais arboraient plutôt un crâne dégarni et des gants à la place des mains. Critiqué encore récemment pour ses prestations en dents de scie, Cris, puisqu’il s’agit du premier, a su prendre la mesure de Fernando Torres, réduisant au maximum l’influence offensive de ce dernier dans le jeu des Reds.
Et quand le Policier fut un peu juste, comme ce fut le cas à la 12e minute de jeu, Hugo Lloris était là pour donner le change, du pied, de la main (17e, devant Kuyt)… et encore du pied (28e, face à Voronin). La prestation du portier lyonnais n'aura pas échappé aux observateurs et au sélectionneur national, Raymond Domenech, notamment en ce qui concerne le mano a mano que l'ancien Niçois livre à Steve Mandanda dans le but de l'équipe de France. Une garantie pour Lyon, qui a eu la confirmation grandeur nature de la qualité de son effectif. Malgré les blessures en cours de match de Réveillère (18e) et de Pjanic (40e), l’OL a rempli son contrat. Pour la 7e fois consécutive. Dernier challenge en vue ? Assurer définitivement la première place du groupe E, face à la Fiorentina, puis contre Debrecen.