RMC Sport

Ligue des champions: Mohammed Kudus, la pépite ghanéenne de l'Ajax qui veut faire trembler Liverpool

L’Ajax a pour habitude de miser sur les jeunes talents. L’un d’entre eux pourrait bientôt frapper très fort sur la scène internationale. La jeune pépite ghanéenne, Mohammed Kudus, impressionne déjà son petit monde.

Si vous ne connaissez pas encore Mohammed Kudus, ce n’est probablement qu’une question de temps. Le milieu de terrain ghanéen qui évolue à l’Ajax Amsterdam propose un niveau de performance assez ahurissant. A bientôt 23 ans, et après de multiples blessures qui ont perturbé son ascension, il semblerait que le jeune gaucher soit lancé. Il réalise un début de saison exceptionnel, avec 5 buts et 1 passe décisive en 8 matchs toutes compétitions confondues. Ce mardi, il s’apprête à affronter Liverpool en Ligue des champions (21h).

>>> Suivez Liverpool-Ajax à 21h dans notre multiplex commenté de Ligue des champions

Milieu de terrain polyvalent, il offre une multitude d’options

Formé milieu offensif, Mohammed Kudus peut aussi exceller dans un rôle de faux-neuf – c’est le poste qu’il occupe à l’Ajax -, ou de 8 box-to-box. Rapide, technique, Kudus aime combiner avec ses partenaires et fluidifier le jeu de son équipe. Sa vista et sa vision du jeu sont supérieures à la moyenne.

Malgré son jeune âge, il sait souvent faire le bon choix. Son 1,77m et ses 70 kg sont un trompe-l'oeil, Kudus est un joueur très puissant qui sait utiliser son corps à son avantage. A l’instar d’un Verratti, il est très difficile de lui prendre le ballon. Lorsque son physique suit - ce qui n’a pas toujours été le cas depuis le début de sa carrière -, Mohammed Kudus est un joueur très endurant capable de multiplier les courses à haute intensité et assurer les transitions.

"L’un des plus grands talents du Danemark. C’est un garçon avec tant de qualités. Doué techniquement, avec un bon rythme et multifonctionnel. Kudus peut jouer dans toutes les positions au milieu de terrain de toute façon, mais il peut aussi jouer à l’avant ou à droite. Cela le rend si intéressant. Il ressemble un peu à un jeune Clarence Seedorf, même si je n’aime pas ça comparer les joueurs avec d’autres joueurs. Kudus n’est finalement que Kudus", avait confié l’ancien international danois John Steen Olsen pour De Telegraaf.

Pur produit de la formation ghanéenne

Mohammed Kudus naît le 22 août 2000 dans la capitale ghanéenne d’Accra. C’est dans le quartier populaire de Nima qu’il touche pour la première fois le ballon, déjà avec une aisance supérieure à la moyenne.

A 12 ans, il rejoint la Right To Dream Academy, l’académie de football la plus prestigieuse du pays. Le jeune gaucher continue d’impressionner grâce à sa technique supérieure à la moyenne et ses qualités de percussion. Ses performances lui ouvrent les portes du Mondial des moins de 17 ans. Quelques mois plus tard, en janvier 2018, Mohammed Kudus fait le choix de rejoindre le club de Nordsjaelland, au Danemark. Depuis 2015, le club danois travaillait en étroite collaboration avec la Right To Dream Academy, créée par Tom Vernon, le président du club danois.

"Ce fut un processus long et ardu à l’académie au Ghana, mais quand vous la quittez, vous vous rendez compte que tous les défis, échecs et revers vous ont aidé à devenir plus fort et prêt pour cela", avait confié Kudus au média Ekstrabladet.

L’adaptation à un nouvel environnement, loin de ses habitudes

L’adaptation à un nouveau pays n’est jamais simple pour personne. Alors pour un gamin de 17 ans, qui a tout quitté pour un continent qu’il ne connaît pas et qui subit la neige et le froid nordique pour la première fois, imaginez… L’acclimatation n’a pas été simple pour le jeune milieu. Il a heureusement eu la chance de ne pas arriver seul.

Deux de ses compatriotes, Gideon Mensah et Ibrahim Sadiq, font le voyage avec lui. Finalement, le soyeux gaucher fait ses débuts au club le 2 août 2018, plus de six mois après son arrivée : "bien sûr, c'était difficile au début", a-t-il avoué.

Mohammed Kudus se prend rapidement en main, il se muscle physiquement, et donne le meilleur de lui-même jusqu’à gagner la confiance totale du club danois. En novembre 2019, le milieu est sélectionné avec l’équipe nationale du Ghana, une belle recompense. Il marque pour son premier match.

En deux saisons et demi au Danemark, Mohammed Kudus a disputé 63 matchs, marqué 16 buts et délivré 3 passes décisives. Le moment est venu pour lui de relever un nouveau défi, à l’étage supérieur. Courtisé par Rennes, Strasbourg et Monchengladbach, il rejoint finalement l’Ajax Amsterdam à l’été 2020 contre 9 millions d’euros.

Beaucoup de galères sur le plan physique

Une progression constante, une attitude irréprochable, Mohammed Kudus avait alors tout pour devenir la star de demain. Jusqu’à ce que la hantise du footballeur, les blessures, ne viennent s’en mêler. Depuis son arrivée à l’Ajax il y a deux ans, le milieu international ghanéen (16 sélections – 5 buts) a manqué 34 matchs à cause de pépins physiques.

Trois mois après son arrivée, en octobre 2020, une blessure au ménisque l’a éloigné des terrains pendant deux mois et demi. L’été suivant, il s'est blessé à la malléole et est revenu en septembre. Il a donc manqué toute la préparation d’avant saison de son équipe. Enfin deux mois après son retour, le jeune joueur s'est fracturé une côte. Il n’est revenu à la compétition qu’en février dernier.

Ces pépins l’ont empêché de faire des saisons pleines. Ses débuts à l’Ajax ont un goût d’inachevé. Après une fin de saison réussie et une préparation complète, Mohammed Kudus a idéalement lancé sa saison. Il s’est notamment démarqué à l’occasion de la première journée de Ligue des champions contre les Rangers. Il avait marqué un but et délivré une passe décisive.

Ce mardi soir (21h), dans l'antre d'Anfield, face à Liverpool, le jeune Ghanéen aura l'occasion d'éclabousser un peu plus l'Europe de son talent. Face à une équipe des reds qui éprouve des difficultés, et qui va devoir se montrer offensive, Mohammed Kudus aura forcément des espaces. Il en est très friand, et ne se privera pas pour exploiter les moindres failles.

Praslin Bonnet