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Ligue des champions : le plus fort, c’est le Barça !

Luis Suarez

Luis Suarez - AFP

Quatre ans après sa dernière victoire, le FC Barcelone retrouve le sommet de l’Europe, en remportant la Ligue des champions après avoir disposé de la Juventus Turin en finale ce samedi à Berlin (3-1). Un succès symbole du foot de rêve pratiqué cette saison par le club catalan et son génial trio offensif.

A la baguette, le virtuose Lionel Messi. Au bout du contre, un appel de Neymar pour embarquer une partie de la défense italienne et un but de Luis Suarez. 2-1 pour le Barça. Il reste un peu plus de vingt minutes à jouer à Berlin et la finale de la Ligue des champions vient de basculer sur une action symbole de l’évolution de l’équipe catalane. On connaissait le Barça roi de la possession, dominateur mais parfois pas assez tourné vers l’efficacité. Cette saison, on a découvert un Barça aux options plus larges, capable de prendre le jeu à son compte tout comme de punir son adversaire sur des contres supersoniques. On se souvenait du Barça organisé autour d’un milieu de terrain plaque tournante Iniesta-Xavi-Busquets et d’un Messi au-dessus du lot. On a su apprécier un Barça recentré autour de son incroyable trio de devant, le MSN et ses… 121 buts cette saison.

Vainqueur de la Juventus Turin ce samedi (2-1), le FC Barcelone s’est offert la cinquième C1 de son histoire après celles glanées en 1992, 2006, 2009 et 2011. De quoi compléter un fabuleux triplé Liga-Ligue des champions-Coupe du roi. De quoi, surtout, cimenter ce que les commentaires des spécialistes avaient façonné depuis quelques mois : trop brillant, trop complet, ce Barça-là n’a aucun équivalent en Europe. Et dans l’histoire ? Difficile de comparer les époques. De distinguer qui des versions Cruyff, Rijkaard, Guardiola ou Enrique – vainqueur de la C1 pour sa première saison sur le banc blaugrana (comme… Guardiola !) et qui aura su faire évoluer ensemble son trident offensif, ce qui n’allait pas forcément de soi quand on doit faire cohabiter de tels talents – aura le plus marqué son temps.

Une action collective sublime sur l’ouverture du score

Seule certitude, le Barça 2014-2015 aura su atteindre les sommets de ses devanciers avec un visage différent. Une approche presque plus réaliste du football. En Catalogne, on aime encore garder le cuir, le confisquer et faire joujou avec les adversaires. Mais désormais, on adopte aussi l’optique des tueurs froids. Plus question de perdre de temps. Quand on peut piquer, on pique. Vite et fort. L’ouverture du score à Berlin en aura apporté une nouvelle preuve. Une action collective sublime où les Catalans auront su s’amuser de l’adversaire sans pousser jusqu’à la passe de trop. Mouvement d’école à cinq : Messi-Alba-Neymar-Iniesta-Rakitic. Et le but du Croate pour conclure (1-0, 4e). Valeureux, les Italiens n’abandonneront pas. Morata leur redonnera espoir en début de seconde période (1-1, 55e). Mais Suarez (2-1, 68e) et Neymar (3-1, 97e) iront chercher une victoire plus que méritée.

Complémentaires, géniaux, les Barcelonais auront su porter leur superbe idée du football jusqu’au titre suprême du football européen. Ils ont bien mérité de fêter ça. Ils pourront ensuite penser à la suite. A se distinguer de l’histoire. Et si ce Barça (où un petit cocorico résonne avec Jérémy Mathieu) était le premier Barça à conserver son titre en C1 et le premier club à défendre victorieusement la Ligue des champions depuis son instauration ? On en est encore très loin. Mais avec un tel collectif et de telles individualités, si une équipe en est capable, c’est bien le FCB. Où un certain Xavi a quitté la scène en soulevant la Coupe aux grandes oreilles. Et la Juve dans tout ça ? Vaillante. Mais pas au niveau de son adversaire. Patrice Evra aura perdu en Ligue des champions pour la quatrième fois (sur cinq). Pour Paul Pogba, c’est une première. Mais vu le football dans les jambes du garçon, ça ne devrait pas être sa dernière apparition à ce niveau. Et si la prochaine se faisait… maillot du Barça sur le dos ?

Alexandre Herbinet