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Ligue des champions: insubmersible, le Real renverse Manchester City et rejoint Liverpool en finale

Deux buts très tardifs de Rodrygo et un penalty de Karim Benzema en prolongation, alors que Manchester City avait deux buts d'avance sur l'ensemble de la confrontation, ont permis au Real Madrid de remporter 3-1 sa demi-finale retour de Ligue des champions et de se qualifier pour la finale prévue le 28 mai au Stade de France.

Le football européen et les supporters madrilènes ont vécu une nouvelle soirée irrationnelle. Grâce à un doublé fou de Rodrygo dans les derniers instants du temps réglementaire et à un penalty de l'insatiable Karim Benzema en prolongation, mercredi soir dans son antre, le Real Madrid est parvenu à renverser Manchester City (3-1) pour se qualifier en finale de la Ligue des champions. Battu 4-3 la semaine passée au terme d'un match aller déjà extraordinaire, le club espagnol a su rééditer une performance héroïque pour avoir le droit de se retrouver le 28 mai face à Liverpool au Stade de France.

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Le Real avait déjà fait le coup en quarts de finale. Face au tenant du titre Chelsea, Rodrygo et Benzema s'étaient déjà transformés en protagonistes d'un improbable retournement de situation. Contre le Paris Saint-Germain en huitièmes, 150 minutes de domination parisienne avaient été effacées par un quart d'heure venu d'ailleurs du capitaine français.

Ici, tout s'est joué à partir de la 90e minute. Absolument pas en maîtrise et même plutôt proches de la rupture, les Madrilènes devaient remonter un écart de deux buts pour croire au miracle. En 90 secondes, Rodrygo a renversé une montagne en marquant son doublé. Passeur décisif sur le premier de ces deux buts, Karim Benzema a ensuite récupéré le premier rôle. D'abord en obtenant un penalty après un superbe percée de son jeune compatriote Eduardo Camavinga (déjà impliqué sur le but de l'égalisation), puis en le transformant (95e). L'attaquant français, favori du Ballon d'or, compte désormais 43 réalisations dans sa saison exceptionnelle.

Mahrez pensait avoir plié l'affaire

Avant ce dénouement fou, la soirée n'était pourtant pas mémorable. Certes, l'accueil bouillant du car des joueurs madrilènes, avec des fumigènes en pagaille et des chants de supporters en choeur, supposait un match d'anthologie à venir. Au bout d'une heure de jeu hachée, sans aucun but ni rythme soutenu, il fallait espérer que les suiveurs de la première manche aient quelque peu abaissé leurs attentes.

Encore flamboyant le week-end dernier à Leeds avec une équipe mixte (4-0), Manchester City était cette fois un ton en-dessous. Que les Skyblues ne passent pas la mi-temps avec une avance accrue n'était peut-être pas tout à fait de leur faute, mais celle de Thibaut Courtois. Comme bien souvent, le gardien belge a su retarder l'échéance (20e, 40e). Il n'a rien pu faire lorsque Bernardo Silva et Gabriel Jesus ont embarqué toute la défense madrilène, laissant le champ libre à Riyad Mahrez pour ouvrir le score d'une frappe puissante au premier poteau (73e). Être décisif à ce stade de la compétition est désormais une habitude pour l'international algérien: il avait marqué trois fois l'an dernier dans les demies face au PSG.

Mendy, le premier héros du Real

À 1-0, Vincius Junior se préparait peut-être à faire des cauchemars de ce but manqué dès les premières secondes de la seconde période (46e). Karim Benzema pouvait aussi s'en vouloir, car sa réussite l'a longtemps fui. Il aurait pu offrir l'égalisation sur l'ensemble de la confrontation dès la 4e minute avec une tête à bout portant. Le ballon s'est envolé au-dessus du cadre, comme sur ses deux tenatives suivantes (12e, 42e).

Les nuits difficiles seront finalement pour Jack Grealish, empêché sur la ligne par le latéral gauche français Ferland Mendy de porter l'estocade et plier l'affaire avec un 2-0 (86e). Ou peut-être Phil Foden, qui aurait pu assommer toute une ville avec une action roublarde dans les instants suivant le doublé de Rodrygo (90e+4). Fernandinho aura peut-être des flashbacks de sa reprise manquée dans la prolongation (105e).

Encore un échec cuisant pour Guardiola

En fait, les tourments seront sans doute pour Pep Guardiola. Après la finale perdue contre Chelsea l'an dernier, la Ligue des champions, qu'il chasse depuis 2011, lui échappe encore. Ses détracteurs déploreront-ils la sortie de Kevin De Bruyne à la 72e minute? Lui reprocheront-ils de ne pas avoir verrouillé la défense dans les dernières minutes? Des erreurs ont peut-être été commises. Mais l'irrationnel est difficile à contrer. Pendant ce temps, Carlo Ancelotti est seul au monde: le voilà en finale de cette compétition pour la cinquième fois de son histoire en tant que coach (2003, 2005, 2007, 2014, 2022).

Dans les tribunes du Santiago-Bernabéu avant le coup d'envoi, les supporters madrilènes avaient dessiné un immense portrait de Karim Benzema avec une couronne de lauriers. Leur héros leur a bien rendu. Ils prédisaient aussi "une autre nuit magique des rois d'Europe" avec une banderole. C'était vrai. Le remake de la finale de 2018 leur apportera peut-être leur 14e sacre européen.

https://twitter.com/julien_absalon Julien Absalon Journaliste RMC Sport