
Le Real a de la ressource

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422 millions d’euros. Il y a une dizaine de jours, Florentino Pérez, le président du Real Madrid, a annoncé un budget record pour l’exercice 2009-2010. A l’intersaison, le club castillan a dépensé sans compter pour faire venir des stars. 250 millions d’euros ont ainsi été déboursés pour enrôler Cristiano Ronaldo, Kaka ou Benzema. Un recrutement qui a gonflé la dette du club, cette dernière plafonnant désormais à 327 millions d’euros !
Pourtant, dans une Espagne secouée par la plus grande crise économique des trente dernières années, la situation financière du Real Madrid ne semble pas perturber ses gestionnaires. « Le club a une dette qui est inférieure à un an de chiffre d’affaires, précise Vincent Chaudel, consultant en économie du sport chez Ineum Consulting. C’est une stratégie de leader. En reprenant la présidence du club, Florentino Pérez a voulu marquer les esprits. »
Des droits TV supérieurs au chiffre d’affaires total des grands clubs français
Après une saison rythmée par les exploits du rival barcelonais, le principal actionnaire d’ACS (premier groupe espagnol de BTP et de services) n’a pas fait dans la demi-mesure pour réinstaurer l’aire des Galactiques. Il a par ailleurs annoncé vouloir réduire la dette de 200 millions d'euros d'ici le 30 juin 2010 grâce à la hausse des revenus. « C’est une prise de risque importante mais calculée, résume Chaudel. Le club bénéficie d’une exposition mondiale qui lui permet d’avoir des droits télévisuels supérieurs à 150 millions d’euros. C’est l’équivalent du chiffre d’affaires total des grands clubs français. » Une formidable source de revenus rendue possible par le système espagnol où chaque équipe négocie ses droits de diffusion individuellement. Grâce à son amoncellement de talents, l’équipe merengue peut également tabler sur un taux de remplissage optimal dans son stade Bernabeu.
Des recettes billetterie auxquelles s’ajoute une explosion du merchandising. « On est dans un système hollywoodien. On vend des maillots de Cristiano Ronaldo mais aussi des mascottes, des figurines et toute sorte de produits dérivés », détaille Chaudel. Fort de sa notoriété, le Real organise régulièrement des tournées lucratives aux Etats-Unis ou en Asie. Le club bénéficie en outre d’un sponsor maillot dont le secteur d’activités a été épargné par la crise : Bwin, une société de paris en ligne. De quoi se montrer ambitieux pour cette nouvelle Ligue des Champions. Un trophée que les Madrilènes n’ont plus soulevé depuis 2002. Une éternité au pays de Florentino…