
Aulas : « Ne pas avoir peur du Real »

Le président de l'Olympique Lyonnais s'attend à relever un gros "challenge" face au Real Madrid - -
Jean-Michel Aulas, que vous inspire le Real Madrid, votre adversaire en 8e de finale de la Ligue des Champions ?
Cette équipe sera pour nous un challenge excitant, probablement une grande montagne à conquérir. On mettra toute notre détermination pour montrer que l’OL s’est rapproché des monstres sacrés que sont les clubs mythiques comme le Real. Les Espagnols auront l’envie d’aller en finale mais nous souhaitons vraiment, cette année, franchir les étapes que l’on n’a pas réussies à franchir les années précédentes.
A combien estimez-vous le pourcentage de chances de qualification de votre équipe ?
80 % pour Madrid et 20 % pour l’OL. Mais les chiffres ne veulent rien dire. Ça va au contraire motiver l’ensemble des équipes. Comme je l’ai dit ce matin, je n’échangerais ma place contre personne. Venir ici pour la septième fois d’affilée en huitièmes de finale est quelque chose d’excitant. Je sais que les joueurs seront motivés à l’idée de faire un grand match à Santiago Bernabeu.
Le Real Madrid en 8e de finale, c’est un bon ou un mauvais tirage selon vous ?
Ce n’est pas un bon tirage. Quand vous tombez sur le recordman de victoires en Ligue des Champions (9e), c’est quelque chose d’immense. La finale de la C1 aura lieu à Madrid, cela motivera encore plus les Merengue qui ont constitué une grosse équipe cette saison. Ce n’est probablement pas, non plus, le pire des tirages que l’on pouvait nous proposer. L’espoir fait vivre. On n’a jamais perdu contre cette équipe (deux victoires, deux nuls). Il ne faudra pas avoir peur d’affronter le Real.
Lyon accueillera un de ses anciens pensionnaires, Karim Benzema.
Oui, c’est pour lui un formidable clin d’œil du destin. Il ne faut pas oublier que Karim nous a aidés sur le plan sportif mais également sur le plan économique. Son transfert nous a permis de recruter ses remplaçants. Ce sera un match dans le match mais je sais que Lisandro, avec toutes ses qualités, et le reste de ses coéquipiers, auront à cœur d’être présent au cours de ces deux rencontres.
Vous l’avez déjà contacté ?
Il était prévu que j’assiste à son match avec le Real face à Saragosse. On s’interrogeait en raison des conditions climatiques mais compte-tenu du tirage, on va se pencher à nouveau sur cette éventualité. D’abord pour souhaiter un joyeux anniversaire à Karim mais également pour superviser, pourquoi pas, cette équipe. Et puis la présence de Florentino Perez, qui est un ami, est une source de motivation supplémentaire pour aller faire un petit tour à Madrid samedi soir.
Avant de vous projeter sur le Real Madrid, il y a d’abord le championnat à jouer… et un déplacement à négocier, dimanche, à Monaco. Soit la première partie du plan « révolte » que vous avez réclamé à vos joueurs pour la fin des matches aller.
Ce sera aussi une révolte pour Monaco. Ce club était également en difficultés. On l’a moins rappelé que pour l’Olympique Lyonnais. Ce qu’ont fait les joueurs, dans un contexte difficile avec huit blessés, était formidable. Cela me laisse penser qu’il y aura de leur part une motivation extraordinaire. Il s’agira de montrer que l’OL vaut mieux que ce que l’on dit de lui en ce moment, mieux que son classement (4e) qui n’est pas si mal. Il faudra également revenir à hauteur de Bordeaux. L’objectif est le même que celui des années précédentes : aller chercher le titre. Il y a quelques années, nous avions onze points de retard sur Monaco. Les joueurs avaient rattrapé et devancé l’ASM lors de la seconde partie de championnat.
Comment avez-vous perçu les sifflets qui ont accompagné chacun des pas des Lyonnais face à Boulogne-sur-Mer ?
J’étais malheureux. Cette équipe ne le mérite pas. On a beaucoup de blessés depuis le début de saison. Le club a un vrai souci à ce niveau-là. Du coup, on a un problème de confiance. Quand on n’a pas le soutien des supporters, cela devient très compliqué. Contrairement à ce qui a pu être dit, je ne suis pas descendu aux vestiaires à la mi-temps du match contre Boulogne-sur-Mer pour secouer les joueurs mais pour les encourager.