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Rohr : « Nantes s’est réconcilié avec son public »

Gernot Rohr réussit sa mission avec Nantes.

Gernot Rohr réussit sa mission avec Nantes. - -

Oubliée, la crise des derniers mois. Arrivé à l’intersaison, l’entraîneur nantais Gernot Rohr explique la métamorphose des Canaris, deuxièmes de Ligue 2.

C’est un match très difficile qui vous attend à Tours...
Oui, cette équipe n’est pas quatrième par hasard. Tours possède une super-attaque ainsi que le meilleur buteur du championnat (Olivier Giroud, 7 buts, ndlr). Cette équipe est redoutable à domicile, où elle est invaincue depuis longtemps (depuis le 16 janvier, Tours-Metz, 1-4, ndlr).

Compte tenu de l’intersaison très mouvementée, êtes-vous surpris par l’excellent début de saison de votre équipe ?
Oui et non. On pouvait s’attendre à moins bien, compte tenu de l’environnement à mon arrivée. Mais je ne suis pas surpris si j’observe le travail accompli par mes joueurs. Les anciens, qui avaient comme handicap le traumatisme de la descente, ont surmonté leur frustration et ont fait des efforts.

Quel a été votre premier axe de travail ?
L’état d’esprit. On n’avait très peu de soutien autour de nous. Il fallait être fort dans la tête. Pour cela, nous avons trouvé des joueurs motivés et volontaires qui avaient envie de prendre une revanche. Même si elle a changé en cours de route, notre attaque a marqué beaucoup de buts (16, meilleure attaque actuelle de L2, ndlr). Après le départ de Klasnic et la suspension de N’Diaye, nous avons jeté à l’eau au même moment Darcheville et Zerka qui se sont tout de suite trouvés. Mais nous ne sommes pas encore arrivés, on reste prudent.

Ce choix de recrutement de joueurs à fort caractère comme Darcheville était-il délibéré ?
Bien sûr. On voulait des mecs qui ont du tempérament, de la combativité. J’aime travailler avec des joueurs comme ça. Avec eux, on n’accepte pas la défaite car ce sont des gagneurs. Tout cela a été facilité par le hasard des événements, comme ces quatre naissances successives qui ont amené de la bonne humeur dans le vestiaire.

Il y a eu une cassure avec les supporters. Estimez-vous aujourd’hui que votre équipe s’est réconciliée avec son public ?
Oui. Pour 99 % d’entre eux, les supporters soutiennent leur équipe. Ils sont proches des joueurs et voient qu’ils sont combatifs et font honneur à leurs couleurs.

Il y a eu de nombreuses banderoles hostiles au club en début de saison. Vous en êtes-vous servi pour motiver vos joueurs ?
Non, nous avons simplement répliqué en fabriquant la nôtre. Nous avons écrit : « Laissez-nous bosser. » Je crois que les supporters ont compris notre message et nous avons pu travailler tranquillement.

Avez-vous l’impression aujourd’hui que tout le monde est derrière le club ?
Pas encore. On entend encore des supporters réclamer la démission de certaines personnes (Waldemar Kita, le président, ndlr). C’est un peu gênant quand on va à l’extérieur. On entend ça au lieu d’être encouragé. On ne fait pas encore l’unanimité. Mais malgré cela, on continue notre bonhomme de chemin. En interne, tout le monde titre dans le même sens. L’équipe est la locomotive. Tout le monde se serre les coudes.

Par le passé, Nantes s’est longtemps reposé sur ses principes de jeu. Avez-vous l’impression d’avoir changé la philosophie du club ?
Non, je serais prétentieux de dire ça. Je me suis efforcé d’apporter mes méthodes de travail, un peu de rigueur, de la droiture, le sens du collectif. Tout le monde aime le jeu nantais. Notre équipe est portée vers l’attaque. J’aime ça. On va cultiver cette idée. Le handicap, c’est que j’ai peu de joueurs issus du centre à ma disposition. Sachant que la formation dure cinq ans, il faut remonter loin derrière nous pour trouver un joueur bien formé dans le moule nantais. Mais on travaille. A court terme, l’objectif est la remontée. A moyen terme, c’est une certaine stabilité et un retour au jeu qui a fait la force du FC Nantes, sans être toutefois nostalgique car le football a évolué.

La rédaction