RMC Sport

Triaud : « N’avoir peur de personne »

Le président des Girondins de Bordeaux savoure. Dix ans après, il fête un nouveau titre de champion de France avec le club au scapulaire

Le président des Girondins de Bordeaux savoure. Dix ans après, il fête un nouveau titre de champion de France avec le club au scapulaire - -

Invité de Larqué Foot, Jean-Louis Triaud est revenu sur le pari fou qu’il avait lancé à ses joueurs en fin de saison : gagner tous les matches qui leur restaient à jouer. Un challenge réussi et qui a permis le sacre final des Bordelais.

Jean-Louis Triaud, vous vous étiez mis d’accord avec le staff pour communiquer comme vous l’avez fait sur la course au titre ?
Au sein du club, on a tous la même approche de ce type de compétition. C’est ce qui nous unit. Commencer à parler du titre quand vous êtes à cinq points du premier, ça frise le ridicule. A partir du moment où l’on a battu Lyon, à partir du moment où l’on est devant l’OM, on ne peut pas dire que l’on ne joue pas le titre. On l’a fait une fois que l’on était premier. Tant que vous n’êtes pas premiers, vous avez juste le droit de vous taire.

La réussite de Bordeaux, c’est également la réussite du pari Gourcuff.
Bien sûr. D’ailleurs, on n’a pas forcément été très bon. Si on l’avait anticipé ce qui ce serait passé, l’indemnité de transfert demandé par le Milan AC aurait été moins significative. C’est une boutade mais si on l’avait transféré chez nous dès le mois de juin, les conditions d’achat n’auraient pas été les mêmes sûrement. Bon, ça s’est passé autrement et on en est bien heureux. C’était un pari dans le sens où cela ne se passait pas très bien pour Yoann à Milan. Mais si Laurent est parti le chercher, c’est qu’il croyait en lui.

Si vous l’aviez transféré dès le mois de juin, peut-être qu’il n’aurait pas réalisé la saison qu’il a fait.
C’est possible. Mais on a déjà hésité sur certains transferts par le passé et on l’a regretté. Pour d’autres non. Quoiqu’il en soit, il est à Bordeaux et c’est une bonne chose.

Président, vous vous rappelez, après la défaite en huitième de finale de la Coupe de l’UEFA face à Galatasaray, de vos propos. Vous aviez demandé à vos joueurs de remporter tous les matches qu’ils leur restaient à jouer...
Il y en restait quatorze en championnat et quinze en comptant la finale de la Coupe de la Ligue. Donc, on a gagné quatorze matches sur quinze. C’était à l’époque une forme de boutade mais également un message. Je souhaitais que les garçons comprennent qu’ils ne devaient avoir peur de personne. Le sport reste le sport mais je ne voyais pas comment on n’aurait pas pu gagner les quinze matches qu’il nous restait à jouer.

Si vous deviez faire le film de votre saison, vous retiendrez quoi exactement ?
Les matches fondateurs pour nous, c’est celui face à Grenoble où l’on évolue à neuf contre onze (0-1 6e journée), le dix contre onze à Rennes et le succès dans les arrêts de jeu (2-3, 33e journée), le come-back face à Monaco (mené 3-0, victoire 4-3, 19e journée) et la victoire contre Lyon (1-0, 32e journée). Après, il y a deux matches qui ne nous ont pas fait de mal. Je pense à la raclée 3-0 contre Chelsea en Ligue des Champions (4-0) et la gifle contre Toulouse (3-0, 27e journée). J’ai un regret pour le match face à l’AS Rome. Si on évolue à onze dans ce match-là, je suis sûr qu’on se qualifie pour les huitièmes de finale de la C1. Mais il ne faut pas avoir de regrets. Peut-être qu’en jouant les huitièmes, on n’est pas champions…

Larqué Foot