
Renaud Muselier : « Dassier a suscité des commentaires, Bernès les a démultiplié »

Le député de Marseille, ancien adjoint de Jean-Claude Gaudin, a démenti être demandeur pour l'attribution de la présidence de l'OM. - -
Renaud Muselier, quel est votre sentiment sur la situation à l’OM ?
On est dans une situation compliquée et stupide. La ville de Marseille est la capitale européenne de la Culture, on a gagné le Forum mondial de l’Eau, on a une belle équipe de football, et on se trouve les uns et les autres à faire des commentaires sur cet outil magique qu'est l’Olympique de Marseille. C’est particulièrement dommageable pour l’image de la ville, ça ne fait pas sérieux.
Que pensez-vous de Jean-Claude Dassier, susceptible de succéder à Pape Diouf à la présidence de l’OM ?
Que le président soit un Parisien ou non, importe peu. Ce qui compte, c’est la compétence, la stabilité et les résultats. Je ne porte aucun jugement sur la compétence de M. Dassier. Je constate simplement qu’on se trouve dans une situation compliquée puisque, dans la semaine, on a eu le départ de Pape Diouf, on pense alors que derrière il y a un plan A qui fonctionne, et on constate que M. Dassier n’a toujours pas signé son contrat, et qu’il nous explique qu’il refait la totalité de l’organigramme. Tout ceci engage des commentaires supplémentaires qui donnent une image de manque de sérieux du club, avec des répercussions inévitables sur la ville. Pour sortir de là, tout ceci doit se décanter au plus vite.
Jean-Claude Bernès doit-il revenir au club ?
M. Dassier n’est toujours pas arrivé à Marseille et il engage toutes sortes de polémique pour savoir qui va faire quoi, avec qui, et comment ça va se passer avec les gens en place. Je ne pense pas que ce soit la meilleure façon pour se faire accepter à Marseille. Tout ce que je constate, c’est que l’arrivée de Dassier a suscité beaucoup de commentaires, celle de Bernès les démultiplie.
Quel est le sentiment de la ville de Marseille par rapport à Bernès ?
Le sentiment populaire doit être partagé. Quand il était là, on a eu beaucoup de résultats mais aussi des catastrophes sportives et juridiques, et des sanctions. Le sentiment populaire de la ville doit être partagé entre l’appât de la victoire et le rappel de mauvais moments.
Seriez-vous prêt à prendre la présidence ?
Je ne suis pas demandeur pour prendre la présidence du club. Il n’y a pas de coloration politique à mon engagement pour le club. J’avais 12 ans quand j’allais au stade, j’étais vice-président quand on était en deuxième division. Maintenant, qu’à l’intérieur de l’équipe de Robert Louis-Dreyfus il y ait des options différentes, je peux le comprendre.
Montrez-vous du doigt la responsabilité de Robert Louis-Dreyfus et Vincent Labrune dans la situation que traverse actuellement le club ?
Je ne critique pas Robert Louis-Dreyfus. Il a toujours été présent, il n’a jamais lâché le club ni la ville. Il a mis beaucoup d’argent et en a perdu beaucoup, c’est le patron. Bien sûr qu’on aurait aimé avoir des résultats, mais à partir du moment où M. Diouf enfreint le règlement de l’entreprise Olympique de Marseille et qu’il se met en difficulté avec M. Labrune, qui est président du conseil de surveillance, naturellement il y a un problème. S’agissant de la situation actuelle, je ne suis pas convaincu que ce temps perdu, une semaine déjà, soit très bon, à un moment où il faut rassurer M. Deschamps, les joueurs, les supporteurs, les marchés, le monde du foot.
Quel est le sentiment de la municipalité par rapport à ces évènements qui secouent le club ?
Nous ne sommes pas au courant de grand-chose, d’ailleurs Jean-Claude Gaudin a demandé à M. Louis-Dreyfus que la ville soit tenue au courant. C’est plutôt un manque de correction vis-à-vis des autorités municipales. On est prudent. On en a vu beaucoup depuis dix ans avec M. Louis-Dreyfus. On a l’habitude de prendre nos distances par rapport à des décisions qui nous surprennent.