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Qui dirige vraiment le PSG ?

Sébastien Bazin est le président du PSG mais on ne sent pas sa patte sur l'équipe actuelle

Sébastien Bazin est le président du PSG mais on ne sent pas sa patte sur l'équipe actuelle - -

Depuis le départ de Charles Villeneuve et l’auto-intronisation de Sébastien Bazin, on ne sait plus qui dirige le club de la capitale.

Le PSG n’est plus à un paradoxe près. Auteur de sa meilleure saison depuis 2004, le club de la capitale avance sans patron sportif. Depuis la démission de Charles Villeneuve au début de l’année, c’est Sébastien Bazin qui a pris la présidence. Sans pour autant exercer son rôle à plein temps. Alors du coup, du côté des joueurs, on s’interroge. A commencer par Ludovic Giuly. « Charles n’est plus là, on ne sait pas si le coach (Paul Le Guen) va rester et des joueurs sont en fin de contrat, s’inquiétait l’ancien Romain dans le Grand After de RMC il y a quelques jours. Je pense aller voir M.Bazin dans un mois pour avoir une discussion et savoir ce qu’il veut faire. »

Mickaël Landreau et Peguy Luyindula, à qui il reste un an de contrat, ne sont ainsi toujours pas certains de poursuivre l’aventure. Auteur d’une saison exceptionnelle, Guillaume Hoarau doit également rencontrer ses dirigeants pour revaloriser son contrat. Quant aux cadres que sont Rothen, Giuly et Makelele, ils souhaitent rester. Mais pas sans condition. Et que faire de Paul Le Guen, apprécié par son président, mais qui arrive en fin de contrat et qui n’a toujours pas entamé la moindre discussion ?

Encore en course pour le titre et la Coupe de l’UEFA, Paris ne veut pas gâcher sa fin de saison. « De toute façon, on sait bien que les bons résultats, on ne les doit qu’aux joueurs », murmure un joueur. Une raison qui explique sans doute pourquoi Sébastien Bazin n’a pas fait du poste de président son principal objectif. Les noms de Gérard Houllier, Marc Keller, Pierre Dréossi circulent du côté du Parc des Princes. Celui de Claude Makelele est évoqué pour occuper le rôle de directeur sportif. « On en discutera », avoue l’ancien Madrilène qui « subit » le forcing du patron de Colony Capital pour jouer un an de plus et qui n’a pas caché son désir d’occuper le poste. Car c’est bien là que demeure le principal enjeu du Sébastien Bazin : conserver son patron du vestiaire.

Toujours est-il que Paris prend du retard dans son recrutement. « J’ai quelques agents au téléphone. Ils ne savent même pas à qui s’adresser, regrette Jean-Michel Moutier, ancien directeur sportif de l’ère Denisot. C’est un miracle que les résultats soient aussi bons avec cette vacance du pouvoir. » Patron de la cellule de recrutement, Alain Roche continue ses voyages. Mais l’ancien défenseur qui entretient des rapports difficiles avec Paul Le Guen ne sait même pas s’il travaillera avec son ancien coéquipier l’année prochaine.

Surtout, Charles Villeneuve avait ce côté rassurant. A l’image de Pape Diouf ou Jean-Michel Aulas, il n’hésitait pas à monter au créneau pour défendre les intérêts du club. Ce que ne fait pas Bazin et ce que tente de faire le trop méconnu directeur général, Philippe Boindrieux, comme lorsqu’il se présente devant la presse la semaine dernière pour crier au complot après l’annonce de la suspension de Zoumana Camara pour un match supplémentaire. Sans grand écho.

A la lutte pour ne pas descendre la saison dernière, Paris avait terminé la saison avec Simon Tahar à la présidence et obtenait son maintien lors de la dernière journée à Sochaux. Cette année, les objectifs ne sont pas les mêmes mais l’avenir de la présidence dépend également de la fin de la saison et d’une qualification pour la Ligue des Champions. Paris cultive son paradoxe.

La rédaction - Pierrick Taisne