
PSG: est-ce vraiment la République des joueurs dans le vestiaire de Galtier ?
Les années passent et les mêmes questions reviennent à Paris depuis l’arrivée de QSI. Les mêmes comportements aussi. Ceux des stars, accusées de faire des caprices. Ceux de certains entraineurs, ciblés parce qu’ils n’arriveraient pas à tenir le vestiaire. Christophe Galtier, lui, a su se mettre rapidement les vedettes dans la poche à son arrivée l’été dernier. Kylian Mbappé, Neymar, Sergio Ramos, et même Lionel Messi, même si leur relation a été plus fluide en début de saison. Thomas Tuchel disait, après son arrivée à Chelsea, qu’il n’avait à penser "qu’au match du mercredi et du samedi". Au PSG, il faut aussi penser à tout le reste.
Les humeurs de Lionel Messi
L’avenir de Lionel Messi fait beaucoup parler. Alors que l’Argentin arrive en fin de contrat en juin, il négocie une prolongation avec le club. D’autres formations sont à l’affût, mais aujourd’hui un retour à Barcelone semble difficilement imaginable. Ces derniers jours, son actualité a été très commentée. Décrit comme quelqu’un de poli et discret, le septuple Ballon d’or a néanmoins un caractère bien affirmé. Il y a plusieurs jours, à la fin d’un entrainement, Galtier a donné la possibilité à ceux qui le souhaitaient de poursuivre encore quelques minutes le dernier exercice avant d’aller au vestiaire. Léo Messi a répondu défavorablement à cette proposition, et il était dans son droit puisque l’entraineur n’a rien obligé.
Cependant, cette réponse a eu pour conséquence de mettre fin à l’entrainement alors que d’autres auraient aimé poursuivre. Plus récemment, mardi dernier, sur un exercice de fin de séance là encore, Lionel Messi s’est arrêté avant la fin. "Léo a ressenti une gêne à l’adducteur. Il a écourté la séance d’entraînement", expliquait Christophe Galtier dimanche dernier. Cependant, selon des témoins de la scène, s’il était bien touché à un adducteur, Messi était également agacé par un exercice dont l’utilité pour les attaquants semblait lui poser question.
Avec ses vedettes, Galtier prend beaucoup (trop ?) de pincettes pour éviter de les froisser, à en croire les habitués du Camp des loges. Est-ce pour ça que Luis Campos a dû monter au front pour secouer tout le monde à la mi-temps du match Monaco-PSG par exemple ? Certains soutiennent cette thèse.
Un vestiaire historiquement difficile, Galtier face à un problème qui ne date pas d’hier
Dans l’entourage du champion de France 2021, on explique que Galtier est réaliste et qu’il sait qu’il a moins de chance de gagner si tout le monde ne court pas. On avance également que cette position est difficilement tenable publiquement surtout que le banc de touche dans l’ensemble n’est pas au niveau attendu et ne lui permettrait pas de faire jouer la concurrence. Enfin, on peut aussi se demander ce qu’il adviendrait si un Lionel Messi, ou avant sa blessure un Neymar, était mis sur le banc lors d’une grande affiche de championnat ou de Ligue des champions.
A Lille, Christophe Galtier n’hésitait pas à trancher et parfois à aller contre ses cadres. Les prises de bec et les discussions musclées avec Burak Yilmaz ont existé, même si ça ne filtrait pas nécessairement dans la presse. Dans la capitale, Galtier ne s’est jamais permis cela. Parmi ceux qui le connaissent, comme le consultant RMC Christophe Dugarry, certains le regrettent en public ou en privé. Ces derniers jours, le technicien français est apparu particulièrement marqué. D’ailleurs il ne s’en cache pas, à l’abri des caméras, le contexte parisien est usant.
Au sens large, les cadres du vestiaire ont un vrai pouvoir que les plus jeunes contemplent au quotidien. Un joueur qui était sorti du cadre exigé par Christophe Galtier à l’automne a réussi à s’en sortir avec une simple remontrance. Des membres influents ont plaidé sa cause. Cela a joué, forcément. Les débordements ont existé et continueront d’exister tant qu’il n’y a pas une institution forte, commente cet habitué du Camp des Loges qui nous livre une anecdote confirmée par plusieurs sources.
Les joueurs du PSG avaient prévu une soirée à Madrid dans la foulée du huitième de finale retour de Ligue des champions contre le Real la saison passée). Malgré la défaite (3-1). Certains ont voulu quand même rester sur place. Il a fallu l’entremise du président Nasser Al-Khelaïfi en personne pour les ramener à la raison et les obliger à monter dans l’avion pour rentrer à Paris. Une scène difficilement imaginable ailleurs. Récemment le club a sondé et continue d’explorer la piste Thomas Tuchel. L’Allemand, échaudé par certains aspects de son premier passage, n’entend pas revenir dans ce contexte, et ce même s’il entretient d’excellentes relations avec certaines personnalités influentes du club.