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OM: Zubizarreta, un bilan mitigé

L'OM a officialisé ce jeudi soir le départ de son directeur sportif Andoni Zubizarreta. La fin de trois ans et demi de collaboration marqués par quelques bonnes pioches, mais aussi des flops, des dossiers sensibles et des hésitations.

Il avait été nommé en octobre 2016 par la toute nouvelle direction, en même temps que Rudi Garcia sur le banc. Trois ans et demi après son arrivée en Provence, Andoni Zubizarreta quitte donc son poste de directeur sportif de l'OM. Quelle trace va laisser l'ancien gardien espagnol à Marseille?

Si, d'un point de vue humain, ce personnage rond, et extrêmement courtois, a quasiment fait l'unanimité, son bilan sportif est forcément plus mitigé… Notamment sur la partie la plus visible de son travail: le mercato.

L'ombre de Garcia

Longtemps, "Zubi" a semblé masqué par Garcia, dépassé par l'entraîneur en terme de pouvoir et d'influence. Cela s'est senti dès le premier mercato de l'ère McCourt, début 2017: le Basque n'a pas eu son mot à dire sur - ou du moins n'a pas initié - les arrivées de Dimitri Payet, Morgan Sanson ou Grégory Sertic. C'est bien lui qui est allé convaincre Patrice Evra à Turin, mais malheureusement, le pari ne s'est pas révélé concluant…

La suite s'est jouée sur une note similaire: alors que des recrues comme Strootman ou Radonjic ont débarqué avec une étiquette "Garcia", Zubizarreta a eu du mal à marquer de son empreinte le mercato olympien. Il a toutefois été actif sur le dossier Luiz Gustavo, ce qui lui avait d'ailleurs valu les félicitations publiques de son coach.

Le grand attaquant et les départs, deux points noirs

L'ancienne gloire du Barça a été parasité durant sa période marseillaise par deux dossiers: celui du "grand attaquant", et celui des départs. Concernant le buteur, il n'avait pas pu, ou pas voulu conserver Bafétimbi Gomis malgré un exercice à 20 réalisations en L1, et l'international l'a d'ailleurs égratigné pour cela. Après un été 2017 de tâtonnements, c'est finalement Kostas Mitroglou – un joueur proposé au directeur sportif – qui avait signé dans les dernières heures du mercato, pour la réussite qu'on lui connaît… Quant au feuilleton Balotelli, il l'avait plutôt suivi à distance, notamment lors de sa conclusion en janvier 2019.

La colonne ventes, elle, est quasiment vide. Et ne s'est pas spécialement remplie quand le club commençait à avoir besoin de liquidités. Certes, André-Frank Zambo Anguissa avait rapporté une trentaine de millions d'euros à l'OM lors de son départ à Fulham en août 2018, mais il s'est dit que "Zubi" n'était pas spécialement pour s'en séparer. Sinon? Des exfiltrations timides de Cabella ou Njie, un départ regretté de Gustavo, et une bonne vente, quand même, de Lucas Ocampos à Séville (15 millions).

L'été 2019, sa meilleure copie... avec le moins de moyens

Finalement, c'est il y a un an, tout juste, qu'Andoni Zubizarreta a pris une autre ampleur. Le départ de Rudi Garcia officialisé à la fin de la saison 2018-2019, le directeur sportif espagnol en a profité pour signer (a posteriori) son plus beau coup: la nomination d'André Villas-Boas sur le banc marseillais. "Je suis venu pour la grandeur du club, et pour Andoni", rappelait le coach portugais en janvier, lors d'un coup de pression à sa direction. Destins liés.

L'été dernier, avec des moyens extrêmement limités, "Zubi" avait réussi à boucler le prêt d'Alvaro Gonzalez via son bras droit Albert Valentin, ainsi que le transfert mouvementé de Valentin Rongier, un joueur qu'il appréciait et ciblait depuis longtemps, et il avait validé (sans trop intervenir) le choix Benedetto, estampillé "AVB". De bonnes pioches, avant l'austérité, avant le douloureux dossier Lihadji… Avant de tirer le rideau.

Clément Chaillou