
OM: Villas-Boas annonce qu’il veut rester "mais à certaines conditions"
C'est depuis le Portugal, où il s'est confiné, qu'André Villas-Boas a appris la semaine passée l'arrêt de la saison en Ligue 1 et le gel du classement validant la très belle deuxième place de l'OM, dès sa première saison sur le banc. La question étant maintenant de savoir si l'entraîneur va poursuivre son aventure à Marseille, alors qu'il lui reste un an de contrat…
Invité exceptionnel de RMC ce mardi, le technicien portugais a évoqué ce délicat sujet, sans langue de bois. En précisant tout d'abord que son long message publié samedi sur les réseaux sociaux, n'était pas un texte d'adieu.
"Non, je vais rentrer à Marseille lundi pour parler avec Jacques-Henri (Eyraud) et Andoni (Zubizarreta) du futur, pour voir un peu ce qu’il va se passer, assure-t-il. Je suis parti au Portugal et Jacques-Henri a eu de son côté une grosse bataille à mener, d'abord pour les droits TV et ensuite pour finir le championnat, ce qui était la priorité des clubs avant la déclaration du Premier ministre. Donc là on va parler avec le club."
"Nous ne voulons pas faire de la figuration, on doit avoir du pouvoir"
Une discussion au cours de laquelle Villas-Boas compte bien exposer ses conditions. "Le plus important pour moi est de comprendre ce qu'il va se passer sur le plan structurel, dit-il. Je dois comprendre plus ou moins qui seront les personnes à mes côtés, si Andoni et Albert (Valentin) seront toujours des personnes avec du pouvoir ou non. C'est le plus important, parce que moi en tant qu'entraîneur et eux comme directeur sportif et directeur du scouting, ne voulons pas faire de la figuration. On doit et on veut avoir le pouvoir pour exécuter les décisions."
Une chose est sûre: l'ancien disciple de José Mourinho n'est pas à la recherche d'un autre club et ne compte pas se servir de sa belle saison pour viser plus haut. "Dans le monde du football, il y a plusieurs bons entraîneurs vous savez, ce n’est pas avec cette deuxième place que je vais devenir le meilleur entraîneur du monde, ni le pire, relativise-t-il. Je reste comme je suis, j'ai dit déjà en conférence de presse que vous me trouverez peut-être (dans quelques mois) plus proche du désert du Dakar que dans un autre club de Premier League ou d'ailleurs. J'ai des ambitions qui sont sans limites géographiques, je dois encore faire le Japon, j'ai envie de découvrir la culture japonaise et le foot japonais."
"S’il y a des divergences entre nous, Jacques-Henri et moi-même sommes suffisamment honnêtes pour nous dire les choses en face"
Mais d'abord, le natif de Porto veut "comprendre". "Comprendre où l'on va, comprendre combien on peut faire d’investissements, si le club me veut, ou s'il ne me veut pas et dans ce cas pas de problème, glisse-t-il. Juste comprendre ce type de choses claires, basiques, qui à la fin font de bons ou de mauvais projets."
Et si le projet lui semble bon, Villas-Boas ne voit pas de raison de partir. "Je le dis sincèrement, je suis très bien à Marseille, je n’ai pas envie de chercher d'autres clubs ou d'autres options. (…) J'ai envie de jouer la Ligue des champions à Marseille, mais je veux savoir à quel point on est dépendants économiquement sur notre projet. Ça veut dire que si on n'a pas les conditions pour faire un bon travail, ce n’est pas la peine, je pense. C'est normal pour un entraîneur de chercher de telles assurances. Je pense que Jacques-Henri aura des réponses, comme Andoni, et Frank (McCourt), évidemment. (…) Ensuite, s’il y a des divergences entre nous, Jacques-Henri Eyraud et moi-même sommes suffisamment honnêtes pour nous dire les choses en face. De mon côté, je suis ouvert, mais il faut qu'on ait la possibilité avec Andoni de faire un mercato de qualité, dans des conditions qui ne seront pas les meilleures, mais qui nous permettront d’être compétitifs. Nous ne sommes pas naïfs au point d’en oublier la situation économique du club."