
OM: pour Labrune, Bielsa a utilisé "un prétexte"

Vincent Labrune - AFP
Il n’a rien vu venir. Promis, juré. C’est ce que Vincent Labrune a expliqué face à la presse ce jeudi au moment d’évoquer la démission de Marcelo Bielsa. Après la défaite de l’OM face à Caen (0-1) samedi, le coach argentin a décidé de quitter ses fonctions immédiatement, prenant tout le monde de court. A commencer par son président. « Le premier sentiment a été la stupéfaction, assure Labrune. A titre personnel, je n’étais absolument pas au courant qu’il comptait partir. J’ai été stupéfait du timing après une défaite à domicile. Ensuite, il y a eu de l’incompréhension, par rapport aux discussions menées depuis de nombreux mois, à la confiance qu’on lui a accordée, à la qualité du travail qu’on a fait ensemble. Il y a eu aussi beaucoup de déception. Ce n’était pas à la hauteur de l’investissement qu’on a fait sur lui. Sur la forme aussi. J’aurais préféré qu’il me le dise plutôt que de me passer une lettre à l’issue de la rencontre. C’était assez cruel sur l’instant. »
Pour justifier son départ, Bielsa a expliqué que l’OM a voulu changer certaines clauses de son contrat au dernier moment. Une version démentie par Vincent Labrune. « Il n’y a pas de termes de contrat qui ont changé. On a entamé les discussions avec Marcelo fin avril. Au départ, nos positions étaient éloignées. On a travaillé longtemps pour les rapprocher. L’actionnaire a fait des efforts très importants pour que les positions se rapprochent, au point de conclure un accord mi-juin avant son départ en vacances. Donc il n’y avait absolument pas de paramètre financier. »
« Pas de désaccord majeur »
« Il y a tout simplement eu la semaine dernière une volonté de notre part de signer le contrat avant le début de la saison, poursuit Labrune. Il y a eu une réunion d’ordre technique et juridique avec des avocats. Au-delà des paramètres financiers qui étaient réglés depuis longtemps, il y a eu, à la demande de Marcelo, une modification sur la condition suspensive de son année optionnelle. Ça nécessitait qu’on en mesure les conséquences en termes d’engagement financier. Pour moi, c’est de l’ordre du détail puisque le soir même, c’était réglé. Il n’y a pas eu de désaccord majeur sur le contrat. Aujourd’hui, bien malin qui peut donner, à part Marcelo, les vraies raisons de son départ du club. »
Vincent Labrune va même plus loin affirmant qu’El Loco avait prévu de plier bagages quoi qu’il arrive : « Je suis allé le voir dans son bureau à l’issue de son point presse, pour essayer d’avoir des explications. Mais je n’ai pas d’explication majeure à vous donner, à part un point de détail technique, qui me semble être plus un prétexte qu’autre chose. Ce n’est pas quelqu’un qui fait les choses à la légère. Il est très intelligent, il réfléchit beaucoup. Il est aussi imprévisible, mais on ne le découvre pas. Je pense que ce n’était absolument pas possible de le faire rester. Sa décision était prise et définitive. Et je pense qu’elle était prise avant même la réunion du mercredi… »