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OM: confinement, tests Covid, Ligue des champions... Les confidences de Valère Germain

En marge d’une remise de chèque aux Hôpitaux de Marseille, Valère Germain a accordé un entretien à RMC Sport. Il se confie sur cette période de confinement et juge "sage" la décision d’avoir stoppé le championnat. L’attaquant de l’OM admet tout de même "un goût d’inachevé", qui pourrait encore plus souder le groupe olympien.

Valère Germain, comment vivez-vous cette période de confinement?

C’est long. Je ne vais pas dire que c’est difficile, car c’est beaucoup plus difficile pour certaines personnes comme les soignants que j’ai eu l’occasion de rencontrer aujourd’hui et qui sont vraiment au cœur de cette crise. On a l’habitude de s’entraîner tous les jours, d’être avec un collectif, au contact de nos potes… C’est cet aspect-là qui me manque, en plus évidemment du football. On s’entraîne tout de même tous les jours pour s’entretenir un minimum, mais on est tous impatients, on a hâte que ça reprenne.

Comment avez-vous accueilli cette décision d’arrêter le championnat?

C’est une sage décision. J’ai parlé avec énormément de joueurs, de différents clubs en France. Il y avait une certaine appréhension à l’idée de rejouer. Dans certains métiers, on peut avoir une distance de sécurité, porter des masques, ou se protéger avec du gel hydroalcoolique. Sur un terrain, évidemment, c’est plus difficile. Je pense que c’est la bonne décision. On ne voulait pas être en danger, ou ramener ce virus à la maison. Les joueurs ont aussi une famille, des enfants. Cela aurait été sûrement compliqué de revenir sur les terrains trop rapidement.

Les tests Covid-19: "On a pu vérifier que personne n’avait été touché, et c’est le plus important."

Certains championnats majeurs pourraient reprendre. Êtes-vous inquiet à l’idée que la Ligue 1 soit l’un des seuls championnats majeurs à ne pas finir la saison?

J’ai vu que le football pouvait reprendre dans d’autres pays… En France, cela n’a pas été une décision du football français mais une décision du gouvernement. Cela s’est passé au-dessus des instances du foot, donc il faut respecter ce choix. L’Allemagne a fixé une date, mais j’ai lu qu’une dizaine de joueurs étaient touchés par le coronavirus. Je ne sais pas dans quelles conditions ils vont reprendre… Est-ce que tout pourrait être arrêté si certains joueurs sont contaminés pendant le championnat? On ne sait pas… Chaque pays a sa solution. En France, je pense que c’est la bonne.

Avez-vous pu échanger avec vos coéquipiers lors des tests effectués au centre RLD?

On ne s’est pas tous croisés, car on avait une heure précise de rendez-vous. On arrivait à tour de rôle à la Commanderie, toutes les 10 minutes, pour éviter de se croiser. L’OM a bien géré ces deux jours de rendez-vous. On a eu ces tests pour voir si on avait éventuellement été contaminé, avec notamment ce test nasal. Ce petit bâtonnet n’est pas trop agréable! (sourire) Mais on a pu vérifier que personne n’avait été touché, et c’est le plus important.

Le classement a donc été acté. Soulagé d’être en Ligue des champions?

Oui, on a atteint l’objectif du début de saison. On est évidemment passés par tous les sentiments. Bien-sûr, on est très heureux d’être qualifiés en Ligue des champions, car on est persuadés que la saison prochaine sera une belle saison. Mais on a forcément un peu de déception car nous n’avons pas pu fêter cette deuxième place avec tous les supporters de l’OM. Cela aurait été quelque chose de formidable. On restera sur ce match nul contre Amiens et on ne s’attendait pas à ce que ce soit notre dernière soirée. On est tous impatients, désormais, d’être à la saison prochaine.

La Ligue des champions: "On a tous envie de participer à ce cadeau qu’on est allés se chercher."

Les circonstances peuvent-elles motiver encore plus ce groupe à poursuivre l’aventure ensemble?

Il y a un peu un sentiment d’inachevé… On est en Ligue des champions, mais il nous manque cette célébration que l’on aurait pu vivre tous ensemble. Cela pourrait renforcer le groupe dans l’idée de vivre quelque chose de fort la saison prochaine, même s’il y a aussi la réalité économique et celle du marché des transferts. Mais on a tous envie de participer à ce cadeau qu’on est allés se chercher, et de vivre cette belle aventure qui nous attend la saison prochaine.

Vous ferez partie de l’aventure?

J’imagine! (Sourire) Oui, oui, je serai là.

A jamais la première interview avec un masque sanitaire…

Oui, ce sera collector! J’espère que dans quelques années on pourra en rigoler. C’est normal de le faire. Il faut montrer l’exemple et se protéger. Mais c’est compliqué, je suis un peu en apnée depuis tout à l’heure!

Propos recueillis par Florent Germain, à Marseille