
OM: Combien ça coûte?
Mourad Boudjellal, l’ancien président du RCT, a été le premier à dégainer vendredi dans les Grandes Gueules sur RMC en affirmant publiquement son intention de racheter l’OM, avec l’aide de fonds issus du Moyen-Orient. Avant lui, des rumeurs persistantes venant d’Arabie Saoudite avaient agité les fans du clubs, avant qu’elles ne soient démenties par les dirigeants.
D’autres encore ont cité des investisseurs étrangers, russes ou américains. C’est simple, il semblerait que Marseille soit la nouvelle pépite à acquérir cet été. A la seule condition qu’il soit réellement en vente, ce qui n’est absolument pas certain.
Mais à quel prix? Rappelons que l’actuel propriétaire, Franck McCourt, avait racheté l’OM en 2017 pour 45 millions d’euros et que l’homme d’affaires américain est connu pour ses activités immobilières spéculatives.
En 2004, il avait déjà racheté les Dodgers de Los Angeles, pensionnaires de MLB, le championnat de baseball nord-américain, pour 430 millions de dollars et avait revendu l’équipe, en 2012, 2 milliards de dollars. Soit une plus-value de 365%.
Pour l’OM, le natif de Boston aimerait bien réitérer l’exploit et certains parlent déjà d’une mise en vente de 300 millions d’euros, soit un gain de 255 millions d’euros. Alors, pour déterminer la valeur concrète du club, reprenons les méthodologies citées par les économistes du sport Luc Arrondel et Richard Duhautois, dans leur livre "L’argent du football". Ils en présentent trois.
L'approche comptable: 250 millions d'euros
La première, l’approche dite comptable, intègre la valeur des actifs inscrits au bilan du club. Autrement dit, ce qu’il possède et à quelle hauteur. Une simple lecture des comptes de la DNCG permet de situer la valeur comptable de l’OM. En 2019, le club présentait des actifs évalués à 231,25 millions d’euros, en augmentation de 18% depuis la reprise de McCourt.
En admettant une valorisation du prix, via la qualification en Ligue des Champions et la hausse des droits TV la saison prochaine, compensée par la crise du coronavirus et les sanctions fixées par l’UEFA pour non-respect du fair-play financier, on peut tout à fait imaginer une valeur comprise entre 200 et 250 millions d’euros.
L'approche Goodwill: Plus de 250 millions d'euros
Ensuite, l’approche Goodwill intègre, en plus de la valeur comptable, les actifs non évalués au bilan, à savoir la popularité (le nombre de supporters), l’histoire, le palmarès, le mythe, etc. Concernant Marseille, on peut admettre que l’un des clubs les plus populaires de France, avec un taux de remplissage proche des 80% au Vélodrome, suivi par plusieurs millions de personnes sur les réseaux sociaux, avec un palmarès prestigieux, cela octroie des actifs non évalués très élevés.
On peut donc dépasser la barre des 250 millions d’euros selon cette approche.
L’approche stratégique: 300 millions d'euros
Peut-être la partie la plus intéressante, la plus mystérieuse. Pourquoi vouloir racheter l’OM? Des Saoudiens désireux de venir embêter les Qataris du PSG? Des fonds du Moyen-Orient ou de Russie pour développer le soft-power et la réputation internationale? Des moyens américains dans un seul but de lucrativité?
L’approche stratégique tient compte des motivations de l’acheteur potentiel. A partir d’une base de prix précise, disons 250 millions d’euros calculés sur la méthode comptable, un jeu d’offre et de demande va s’opérer entre les propriétaires et les futurs repreneurs. Ces derniers afficheront leur motivation et leur volonté d’achat en proposant des sommes plus élevées que celles demandées.
Ici, si véritablement Marseille est convoité, son prix pourrait largement grimper et dépasser les 300 millions d’euros.
Maintenant, reste à savoir si le club est réellement en vente.