
Nice: pourquoi le retour de Lucien Favre a tourné au fiasco
Un mercato mal négocié
Cinquième de Ligue 1, qualifié pour les barrages de Ligue Europa Conférence et finaliste de la Coupe de France, le Gym devait surfer sur sa saison 2021-2022 pour franchir un palier. Finalement, tout a volé en éclat pendant l’été. Christophe Galtier est parti au PSG et le mercato a été dans un premier temps confié au directeur du football, Julien Fournier. Mais ce dernier est mis dehors suite à l’audit de Dave Brailsford, directeur du sport chez Ineos, et les dossiers bien avancés et proposés à Lucien Favre sont jetés à la poubelle.
Un conseiller externe, Iain Moody, est alors nommé pour gérer le mercato. Sans ligne directrice, les joueurs arrivent sans que l’avis de l'entraîneur ne pèse dans les décisions. Le technicien suisse a notamment appris la signature de Ross Barkley quand celle-ci était déjà actée. Un dossier mené par Dave Brailsford sans l’aval de l'entraîneur ni du conseiller externe appelé en renfort.
Mécontent de la tournure des événements, Lucien Favre l’a fait savoir. La réalité est en décalage avec le projet qui lui été présenté pour le faire revenir. En attestent les dernières heures du mercato qui ont chamboulé l’effectif et comblé certains manques, ciblés depuis longtemps, avec des joueurs inconnus en France, à l’image de Joe Bryan (latéral gauche prêté par Fulham) et Mads Bech Sorensen (défenseur central prêté par Brentford).
Une autorité sapée
Ches les Aiglons, l'entourage du nouveau portier Kasper Schmeichel est en contact direct avec le propriétaire Jim Ratcliffe. Ce qui a pu causer des frustrations. Lors de la première journée, par exemple, des proches du gardien n’ont pas hésité à appeler directement le boss pour que Favre titularise le Danois. C’était mal connaître l’ancien entraîneur de Dortmund. Favre a laissé Schmeichel sur la touche et lui a préféré Marcin Bulka.
Plus généralement, le portier passé par Leicester enfreint les règles de vie du groupe (heure de rendez-vous, mise au vert du club), ce qui agace certains partenaires du vestiaire. Loin d’être irréprochable lorsqu’il est titulaire, le capitaine de la sélection danoise s’est aussi démarqué dès son arrivée avec un indice de masse grasse très élevée.
Un environnement moins favorable
L’OGC Nice se restructure. Un nouveau directeur général, Fabrice Bocquet, va rapidement être officialisé mais fait déjà le tour des bureaux. Un directeur sportif est aussi attendu. Les dirigeants niçois travaillent sur ce dossier car ils ont besoin d’un renfort pour gérer les mercatos à venir. Sa mission sera aussi d’incarner une certaine autorité dans le vestiaire. Un rôle laissé vacant depuis le départ de Julien Fournier.
Lors de ses précédentes réussites, Lucien Favre était aussi entouré d’adjoints solides, notamment tactiquement. Pendant son premier passage à Nice, Adrian Ursea, devenu ensuite numéro un, était reconnu comme un des tout meilleurs. À Dortmund aussi son adjoint, Edin Terzic, s’est vu confier les rênes du club à son départ.
Cette fois-ci, ce ne sera pas le cas. Nice ne misera ni sur Christophe Moulin, ni sur Arjan Peço. Leurs CV ne plaident pas pour eux et dès le début de leur mission des questions se sont posées en interne sur leurs compétences. Le dernier cité a d’ailleurs été écarté de l’encadrement après avoir eu une attitude déplacée auprès de la réceptionniste d’un hôtel en marge du déplacement à Ajaccio.