
Montpellier - Girard : « Mon avenir ? Il n’y a pas le feu »

René Girard - -
René, après un début de saison difficile revoilà Montpellier sixième du classement. Le vivez-vous comme une revanche ?
Non. Un championnat, c’est 38 journées. Comme on sortait d’une saison exceptionnelle, tout le monde était un peu déçu de notre entame. Il n’y avait pas le feu comme il n’y a rien de gagné. On se retrouve dans une position plus confortable. On a vu qu’en alignant deux ou trois performances d’affilée, on pouvait recoller. On s’aperçoit que ceux qui sont devant ne sont pas si loin. Rien n’est fait et il faut continuer à s’accrocher. On va finir la saison sans trop se poser de questions.
Jusqu’où Montpellier peut aller en cette fin de saison ?
Il reste des matches intéressants. Si on les gère bien, on fera les comptes à la fin. Il ne faut pas trop se prendre la tête. On sort d’une période difficile. Ça va un peu mieux, n’allons pas nous engorger l’esprit avec tout ça.
Vous vivez votre quatrième saison à la tête de Montpellier, avec qui vous avez été champion de France. Cela vous pousse-t-il à vouloir prolonger l’aventure au club ?
On ne marque pas toujours l’histoire. Si on a pu laisser une petite trace dans le football, je suis très heureux que ça se soit passé à Montpellier. On verra par la suite.
Où en êtes-vous de votre réflexion sur votre avenir puisque vous êtes en fin de contrat à la fin de la saison ?
Le contrat suit son cours jusqu’au mois de juin. Le président (Louis Nicollin, ndlr) m’a donné rendez-vous au mois de mars. On aura le temps de rediscuter de ça.
Vous avez déjà affirmé que vous aviez pris votre décision…
Quand on rentre dans des périodes comme ça, ce sont des choses qui reviennent en permanence. Il n’y a pas le feu. L’important pour le club est de mener à bien cette fin de saison. Je suis un électron dans le club. J’aime bien les choses qui sont menées jusqu’à leur terme. Moi, à côté, ce n’est pas grand-chose. On fait des métiers pas toujours évidents. Ça mérite une réflexion de la part de tout le monde.
Une qualification de Montpellier en Ligue des champions pourrait-elle influencer votre réflexion ?
Non, ça ne changera pas. Quand je suis arrivé au club, l’objectif était de le stabiliser en Ligue 1. Je pense avoir réussi à ce niveau-là. C’est important d’installer le club parmi l’élite. J’aime bien la continuité et je vous avoue que je suis assez satisfait.
« Les déclarations de Gourcuff, c’est un peu pesant »
Qu’est-ce qui vous fatigue le plus dans le football ?
Il y a des périodes où on ingurgite mieux les choses que d’autres. De temps en temps, on sort du football comme les déclarations de Gourcuff sur les entraîneurs de L1 ou l’arrivée de Beckham. Je veux bien que ça amuse certains mais le football peut être autre chose aussi. Je ne dirais pas que ça m’irrite mais par moment c’est un peu pesant. On préfère entendre parler de football que de ça. Ça fait partie du métier et il faut savoir passer au-dessus de ça et ne pas tout prendre pour argent comptant.
Que pensez-vous de l’arrivée de David Beckham au PSG ?
C’est un super joueur. Je l’ai même vu au journal télévisé ce soir (mercredi) ! Je ne sais pas quoi dire. C’est quelqu’un que je respecte en tant qu’homme mais il y a des limites à tout.
L’auriez-vous pris à Montpellier ?
Comme il laisse le salaire, je pense qu’on aurait pu le prendre ! Vu les chiffres que j’ai vus et qu’il reverse soi-disant, on n’aurait pu pas s’aligner dessus. Il ne faut pas se donner des envies qu’on ne peut pas assouvir.
Qu’avez-vous pensé de sa prestation face à Marseille, dans une position que vous connaissiez bien lorsque vous étiez joueur ?
Je l’ai trouvé un peu en dessous de ce que je faisais (rires). C’est quelqu’un qui a les pieds sur terre. Avec tout ce qui tourne autour de lui, ce n’est pas évident. Je l’ai trouvé sérieux, appliqué. Il a fait ce qu’il avait à faire. Il n’avait pas joué depuis quelque temps. Il découvre un football qui n’est pas le sien. Il a fait un match très correct.
Avez-vous le sentiment que le PSG devient intouchable ?
C’est une équipe qui a bien avancé collectivement. Lors du premier match contre Marseille, elle s’est laissée dominer et a bien défendu. C’est très costaud. Offensivement, il y a Ibrahimovic mais aussi Lavezzi qui est un joueur exceptionnel et Ménez. Individuellement, ils sont capables de faire de grandes choses. De là à faire peur, je trouve qu’on va un peu vite. Lyon est à trois points et on ne peut pas dire que ce soit une équipe qui domine complètement le championnat en ne laissant que des miettes aux autres. Il faudra en faire davantage pour dire qu’ils écrasent le championnat. Mais c’est une très belle équipe.