
Monaco-Paris : le PSG passe encore son tour

Javier Pastore et Edinson Cavani - AFP
Et d’un coup, comme ça, il nous prend l’envie de citer les grands poètes. « A tous mes loupés, mes ratés, mes vrais soleils. Tous les chemins qui me sont passés à côté. A tous mes bateaux manqués, mes mauvais sommeils. A tout ce que je n’ai pas été. » En écrivant A nos actes manqués, Jean-Jacques Goldman ne se doutait pas qu’il résumerait parfaitement le scénario de la saison 2014-2015 du PSG. A notre place de leader manquée, pourraient chanter les hommes de Laurent Blanc. Chaque fois, c’est la même chose. Quand Paris a l’occasion de monter sur le trône de Ligue 1, un fauteuil qui lui semblait pourtant réservé, le club de la capitale bute sur la dernière marche.
On se dit que cela va bien finir par arriver. Et puis non. La statistique paraît incroyable après 27 journées mais résume la situation : depuis le début de l’exercice, le PSG n’a JAMAIS été leader au terme d’une journée de championnat ! Les deux Olympiques perdent le même week-end alors que Thiago Silva et ses coéquipiers ne sont qu’à deux longueurs de l’OL ? Le match nul et vierge (0-0) sur la pelouse de Monaco ce dimanche soir, une rencontre qu’ils ont pourtant dominée sans le moindre doute sur le plan du jeu comme des occasions créées, ne permet aux Parisiens de revenir qu’à un point de Lacazette & co. Inquiétant dans l’optique du titre ? Pas forcément. Mais devoir cravacher dans un sprint final après deux saisons où le sacre est venu sans vraiment frémir – 12 points d’avance sur l’OM en 2013, 9 sur Monaco en 2014 – pourrait se révéler plus dangereux que prévu.
Les vendanges parisiennes
Actes manqués au classement, donc. Mais pas que. Dans l’efficacité offensive aussi. Un problème récurrent cette saison et qui ne semble pas vouloir disparaître malgré les beaux discours. Sur le Rocher, la litanie des occasions parisiennes ratées vire au catalogue. Cavani (16e, 45e), Lavezzi (25e, 30e), Pastore (53e, 62e), les joueurs offensifs s’y sont tous mis. Pour le même résultat. En Ligue 1, cela n’empêche pas de ramener un point d’un déplacement sur la pelouse monégasque. En Ligue des champions, dans 10 jours, ça pourrait faire beaucoup plus mal.
S’ils vendangent autant d’opportunités, les Parisiens auront toutes les peines du monde à ne pas voir Chelsea les punir. Atteindre le plus haut niveau européen nécessite de l’efficacité et pas une dizaine d’actions pour en mettre une au fond. Un mot sur Monaco, aussi. Quatre jours après leur exploit à l’Emirates Stadium contre Arsenal, les joueurs de Leonardo Jardim sont revenus sur terre. Dominés, pas dangereux (à part sur une frappe de Moutinho), les Monégasques n’ont pas surpris un PSG clairement plus fort et serein dans le jeu. Mais à la fin, c’est un point chacun. Et cela permet à l’ASM de prendre la quatrième place à Saint-Etienne, six longueurs derrière la dernière marche du podium occupée par l’OM mais avec un match en moins. Monaco garde l’Europe à l’horizon. Mais pour atteindre cet objectif, ils ne devront pas se manquer. Pas sûr que demander des conseils au PSG soit la meilleure solution.