
Lyon: ambiance tendue dans le vestiaire
La scène n’est pas réservée à Lyon, surtout dans le contexte d’une équipe qui ne gagne pas. Mais une bagarre dans un vestiaire est toujours révélatrice d’une situation tendue. Dimanche, après l’entrainement, Corentin Tolisso et Lindsay Rose en sont arrivés aux mains après l’entrainement. Les deux hommes ont dû être séparés par quatre autres joueurs. L’effectif lyonnais traverse des moments difficiles résumés par un proche du staff. « Ce n’est pas la même ambiance que la saison dernière, pas la belle ambiance d’avant, regrette-t-il. C’est un peu les Lyonnais contre les autres, nos jeunes contre les autres. Les jeunes ont perdu leur insouciance, leur fougue. »
L’osmose et la belle unité qui avaient permis aux Rhodaniens d’accrocher la deuxième place de la L1 l’année dernière volent en éclats. Alexandre Lacazette, meilleur buteur de L1, n’est toujours pas heureux notamment après son été mouvementé et le fait savoir en interne. En public, il a tout de même pris ses responsabilités que lui confère son nouveau statut pour minimiser l’altercation Tolisso-Rose. « C’est la vie d’un vestiaire avec une explication un peu plus corsée que d’habitude. Ça montre qu’il y a de la vie dans le groupe et qu’il peut y avoir de la nervosité mais ce n’est rien d’alarmant. »
Beauvue n’arrive pas à s’adapter
Mais ce n’est pas tout. Les recrues peinent à se fondre dans ce groupe qui semble hermétique aux apports extérieurs. Malgré son statut d’international, Mathieu Valbuena est isolé et n’est pas encore accepté par tous. Il se trouve même attendu au tournant par certains. Claudio Beauvue n’arrive pas à s’adapter à l’OL et sa relation (que beaucoup présentait comme amicale lors de son arrivée) avec Alexandre Lacazette n’est pas au mieux.
Les nouvelles recrues ne focalisent pas les crispations, Hubert Fournier aussi. Lorsque Rose et Tolisso en sont arrivés aux mains, l’entraîneur de l’OL n’est pas intervenu. Il a même rebroussé chemin. « L’année dernière, c’est déjà arrivé, tempère ce dernier. Personne n’en avait fait état mais là les joueurs ne sont pas contents de leur début de saison. Il y a sans doute de la tension, des rendez-vous importants. »
Fournier ne fait pas l’unanimité
La scène a, malgré tout, troublé certains joueurs auprès de qui l’ancien technicien rémois ne fait pas l’unanimité. Plusieurs membres de l’effectif ne comprennent ni sa communication, ni ses consignes. « Certains joueurs donnent l’impression de ne plus être derrière le coach, confie un proche du vestiaire. Même à l’entrainement certains joueurs le remettent en cause. » Une situation pas si rare. L’année dernière, l’OL avait aussi manqué son début de saison avant de se relever et de réaliser une saison exceptionnelle. « On est sur le fil du rasoir, confie un joueur. L’année dernière on s’était relevés, on avait réussi à inverser la tendance. Aujourd’hui, je ne sais pas si c’est possible. »
Aulas, le confident
Dans ce marasme, seul un homme est encore écouté et se pose en patron : Jean-Michel Aulas. Le président multiplie les conversations avec les joueurs et leurs proches avec qui il s’entretient par téléphone. Aulas ne lésine pas sur les moyens pour rétablir la situation et rendre heureux ses joueurs. Il a ainsi fait le déplacement en Russie pour le match face au Zenit Saint-Petersbourg mardi (20h45), il vit avec le groupe. Il a même prévu de tenir un discours a ses joueurs avant la rencontre comptant pour la troisième journée de la Ligue des champions.
« S’il n’était pas là, je pense que cela aurait pété depuis longtemps », glisse un joueur. Si la situation actuelle est délicate, Aulas en a connu des plus graves durant les 27 années de sa présidence à Lyon. « C’est bon signe, conclut-il. Quand tout le monde joue les béni oui-oui, c’est à ce moment que les choses se passent mal (…). Si vous saviez le nombre d’altercations que j’ai vues depuis que je suis président. »