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LOSC : comment Antonetti a fait sa "révolution de velours"

Depuis l’arrivée de Frédéric Antonetti le 23 novembre, Lille est sorti de la zone de relégation et peut même viser plus haut que sa 11e place actuelle. Une métamorphose spectaculaire due en grande partie au technicien corse, qui a su faire évoluer son mode de management depuis son départ de Rennes en 2013.

Si vous êtes parti en vacances à l’autre bout du monde pendant un mois, pas sûr que vous puissiez le croire. Moribond et relégable fin novembre, le LOSC est désormais l’équipe de Ligue 1 sur la meilleure dynamique, avec trois victoires consécutives, plus une en Coupe de la Ligue. En trois semaines, Lille est ainsi passé de la 18e à la 11e place, à seulement trois points du 5e. Une spectaculaire métamorphose qui coïncide avec l’arrivée sur le banc de Frédéric Antonetti, qui a pris la succession d’Hervé Renard. Car si le Corse n’aime pas qu’on dise, la méthode Antonetti existe bel et bien. Et fonctionne.

« Le mot "méthode Antonetti" me gêne beaucoup, avoue le coach lillois. Je pense que chaque entraîneur a sa façon de travailler, on a tous nos influences, nos expériences. Moi j’ai essayé d’aller au plus simple en arrivant ici, c’est-à-dire de trouver le chemin le plus simple possible pour les joueurs qui sont à ma disposition, mettre des règles communes tout à fait simples, que tout le monde doit respecter et puis mettre les joueurs en confiance et essayer d’avancer étape par étape. Mais "méthode Antonetti" non, je n’aime pas trop cette expression. » 

Martin : « On ne va pas faire trop les malins »

Comment Antonetti a-t-il réussi à rendre compétitive une équipe sans âme ni inspiration ? En poussant des coups de gueule qui ont fait sa « légende » à Bastia, Nice ou Rennes ? Pas vraiment, car ses deux années sabbatiques l’ont fait réfléchir. « Ça ne sert à rien, analyse-t-il. Ce sont des progrès dans le management, ça ne fait pas avancer le schmilblick... Il ne faut pas oublier que j’ai commencé à 33 ans. A 33 ans, on n’est pas le même qu’à 54... Donc oui, ça ne sert à rien. Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura pas de coups de gueule parce que parfois il y en a besoin, mais il faut trouver le bon moment et plutôt dans le vestiaire, dans l’intimité plutôt que devant les caméras. Je ne me suis pas dit qu’il fallait que j’arrête de gueuler, je me suis dit : "Je comprends qu’il y ait des gens qui ne m’aiment pas". Parce que parfois, quand je regarde les images… »

Malgré cette attitude plus « zen », Antonetti inspire toujours une sorte de crainte auprès de ses joueurs. « Je pense qu’il est très respecté, explique Marvin Martin. Je pense que tout le monde dans le vestiaire a, pas peur, mais on ne va pas faire trop les malins (rires). Il est comme ça, il sait se faire respecter et c’est bien. Je pense que c’est bien pour un groupe, pour la vie c’est super, donc il a ramené ça aussi, il sait se faire respecter. »

Antonetti : « Les gens sont très chaleureux »

Et la recette semble partie pour durer, puisqu’Antonetti le Corse est déjà tombé sous le charme de l’hospitalité nordiste : « J’ai été très bien accueilli, ça facilite aussi la vie. L’accueil est très, très important. J’en profite pour le dire, les gens sont très chaleureux. Alors les résultats aident mais ce n’est pas qu’une légende, c’est la vérité, j’ai connu des régions où les gens étaient un peu plus... Chaque région a sa personnalité et sa façon de faire, ici les gens sont très chaleureux. » L’union entre le LOSC et Antonetti semble partie pour durer…

AA avec J.Bo