
Ligue 1: cinq questions pour comprendre le potentiel rachat de l’OM
Que vient faire Boudjellal dans un tel projet?
C’est n’est plus un secret, Mourad Boudjellal cherche à entrer dans le football et s’impliquer dans un club français. Après avoir essuyé des échecs avec le Sporting Club de Toulon et l'Athlético Marseille, l’ancien patron du RCT est devenu le fer de lance d’un projet visant à racheter l’OM. Contacté par l’éventuel repreneur, le membre des Grandes Gueules de RMC a accepté de devenir la figure médiatique de cet ambitieux projet qui souhaite garder une assise régionale.
Outre la possibilité d’intégrer le milieu du foot par la grande porte, Mourad Boudjellal a confirmé vouloir mettre derrière lui ses deux dernières années ratées en Top 14 avec Toulon. Pour lui, s’impliquer dans un rachat de l’OM constitue à la fois un projet sportif et un défi personnel.
Qui pour accompagner Boudjellal?
Derrière sa figure de proue, ce nouveau projet visant à acheter le club phocéen reste assez flou. Si l’ex-dirigeant toulonnais a confirmé que les investisseurs étaient issus du Moyen-Orient, il a refusé de les nommer ou même de préciser leur pays d’origine. Seule certitude, ce projet ne concerne pas le prince saoudien Al Walid Bin Talal.
Un seul nom semble revenir avec insistance dans ce dossier, celui Mohamed Ayachi Ajroudi. Présenté comme un homme d’affaires franco-tunisien, cet ancien ingénieur dispose de nombreux contacts dans le Golfe et serait à l’origine du rapprochement avec l’ancien président du RCT. De la même manière, peu de noms ont filtré quant à un possible organigramme. Mourad Boudjellal a tendu une perche à Louis Acariès, qui serait partant, mais rien n’est acté tant que Frank McCourt n’a pas accepté de vendre.
Quel intérêt pour les Saoudiens?
Sans pour autant être confirmée, l’origine de ce nouveau projet de rachat de l’OM semble être liée à l’Arabie Saoudite selon Georges Malbrunot, journaliste au Figaro. Sans totalement écarter les Emirats comme le Bahreïn, le journaliste spécialisé sur le Moyen-Orient a ainsi justifié cet intérêt pour le club de Ligue 1. Selon lui cela pourrait servir à concurrencer le Qatar, propriétaire du PSG et grand rival diplomatique de la dynastie des Saoud. En se montrant ouvertement intéressé, cet investisseur espère aussi griller de potentiels concurrents au rachat du club marseillais.
"Ce sont l’Arabie Saoudite, les Emirats essentiellement, peut-être le Bahreïn, des monarchies pétrolières qui sont surtout les ennemis du Qatar qui détient le PSG, a ainsi expliqué Georges Malbrunot ce samedi auprès de France Info. Je voyais vendredi un intermédiaire pour les gens dans l’entourage de Boudjellal qui représentent les intérêts saoudiens. Il leur est insupportable que le championnat de France se résume à une course en tête du Qatar. […] C’est clairement énoncé comme une volonté de concurrencer le Qatar en ciblant l’OM qui est le rival."
D’où vient l’argent? Quel budget pour l’OM?
Là encore, Mourad Boudjellal constitue une source assez prolixe. L’homme d’affaires a confirmé que les investisseurs avaient tiré leur argent des ressources naturelles telles que "le pétrole, l’eau et l’énergie" et proviendraient de "fonds étatiques et privés". L’ancien dirigeant de rugby a refusé d’entrer dans le détail mais confirme avoir prouvé le sérieux du projet auprès de l’Elysée et de l’entourage du président Emmanuel Macron.
Concernant les chiffres, aucune certitude mais ils pourraient flirter avec les 700 ou 800 millions d’euros. Outre près de 300M€ pour convaincre Franck McCourt de vendre le club, le futur propriétaire devrait combler les pertes évaluées à environ 200M millions. Une enveloppe d’un montant similaire serait ensuite allouée pour renforcer l’équipe lors du mercato.
L’OM est-il à vendre?
Reste enfin à connaître la position de l’actuel propriétaire. Si une offre devrait lui être formulée dès le début de la semaine prochaine, le clan McCourt n’aurait pas l’intention de vendre. A l’image de son démenti dès l’apparition des premières rumeurs autour d’une vente en mai, l’OM a indiqué a nié toutes négociations auprès du magazine Challenges. Idem pour la banque Rothschild, régulièrement présenté comme l’intermédiaire destiné à trouver un acheteur.
Officiellement, l’OM n’est donc pas à vendre. L’ambitieux projet porté par Mourad Boudjellal se montrera-t-il suffisant pour renverser la situation? Il faudra encore patienter un peu pour le savoir.