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Le Losc fait son cinéma

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En réintégrant Rudi Garcia deux semaines après l’avoir limogé, Lille s’est offert un psychodrame qui pourrait laisser des traces dans la saison qui s’annonce.

Il n’y a pas que les supporteurs qui sont versatiles. Parfois, les présidents de club peuvent l’être tout autant... Bon à jeter aux orties il y a deux semaines malgré une 5e place qualificative pour la Ligue Europa, Rudi Garcia s’est vu proposer jeudi un nouveau contrat, avec pouvoirs sportifs élargis à la clé, par Michel Seydoux, le président lillois. Il faut dire qu’après avoir viré Garcia, Lille s’était heurté au refus de Paul le Guen de rejoindre le club. Or, l’ex-coach du PSG semblait être la seule piste sérieuse explorée par le Losc. Sans doute surpris par la décision de le Guen, Lille se retrouvait sans entraîneur à deux semaines de la reprise.

La solution du retour de Garcia était alors la plus simple. Encore fallait-il le convaincre de revenir au bercail après l’avoir limogé brutalement le 1er juin dernier. Michel Seydoux n’avait alors pas d’autre choix que de se séparer de son ami Xavier Thuilot, le directeur général. Sa mise à l’écart était actée lors d’un conseil d’administration exceptionnel en début de semaine. Déjà connu pour avoir eu des relations difficiles avec Claude Puel, Thuilot était à l’initiative de la procédure de licenciement engagée contre Garcia, même si Seydoux a forcément aussi eu son mot à dire. Garcia semblait aussi payer ses mauvaises relations avec certains joueurs (Malicki, Tafforeau) et des membres de l’encadrement.

Reste que l’annonce de son départ avait surpris tout le monde, lui compris. Les actionnaires minoritaires du club n’avaient d’ailleurs pas apprécié d’être tenu à l’écart des agissements de la direction, surtout concernant un choix qu’ils ne comprenaient pas. Garcia de retour au club, sans jamais vraiment l’avoir quitté, tout semble rentré dans l’ordre. Mais l’image de sérieux et de mesure du Losc en a pris un coup, de même sans doute que la confiance qui liait Garcia et Seydoux. Le président lillois, devenu PDG depuis le retrait de Thuilot, a parlé de « stabilité » et de « fidélité « pour justifier sa décision. On a déjà vu mieux en la matière…

La rédaction - Julien Marival (avec Fabien Lefort)