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Le Graët : "Thiriez ? Il y a eu des maladresses"

Noël Le Graët appelle à une réforme de la gouvernance du football professionnel qui offre davantage de poids aux présidents de clubs. Le président de la FFF critique au passage la gestion de certains dossiers par son homologue de la Ligue, Frédéric Thiriez.

Noël Le Graët, qu’est-ce qui doit changer à la Ligue ?

Je souhaite que le football pro se réunisse véritablement dans la maison des pros. Il faut que la Ligue soit le partenaire de la Fédération et de l’Etat parce qu’elle a une véritable délégation de pouvoir. Je souhaite que l’UCPF (le syndicat des clubs professionnels français, ndlr) réintègre la Ligue pour qu’il n’y ait pas des réunions le matin et une autre l’après-midi, avec des voix discordantes. Les sujets sont toujours les mêmes et doivent être traités à l’intérieur de la Ligue. Je crois que l’idée fait son chemin. Il me semble que tout le monde est d’accord pour que les présidents de clubs soient majoritaires. Pour le moment, il n’y a pas encore tout à fait d’accord pour que le football pro parle d’une seule voix.

Vous souhaitez donc donner le pouvoir aux présidents de clubs ?

La Ligue doit être gouvernée par les gens qui dirigent les clubs, prennent les risques, sont tous les jours sur le terrain et ont l’habitude de gérer. La majorité doit effectivement leur appartenir mais ça n’empêche pas de s’entourer de salariés compétents, ce qui est le cas. Et il faut bien travailler avec la Fédération, qui a aussi des salariés extrêmement compétents. Je pense que ça peut former une très belle unité.

« Il faut recevoir les Corses rapidement »

Vous entendez-vous bien avec Frédéric Thiriez ?

Si on oublie les hommes, la Fédération et la Ligue ont un devoir naturel de se parler. De là à être super amis… Mais c’est partout comme ça. On ne part pas forcément en vacances avec les gens avec lesquels on travaille. Ce n’est pas le style. Je respecte ce qu’il fait et il respecte la Fédération. Je ne l’ai jamais entendu contester, être désagréable ou dire l’inverse de ce que fait la FFF.

Est-ce un bon dirigeant ?

Frédéric travaille beaucoup. Qui ne fait pas de petites erreurs ? Mais elles sont médiatisées de façon exagérée. Au sujet de Bastia, je pense qu’il aime bien la Corse mais qu’il y eu a quelques maladresses (Frédéric Thiriez s’est attiré les foudres du club en zappant le protocole d’avant-finale de la Coupe de la Ligue entre le Sporting et le PSG, ndlr). Il faut recevoir les Corses le plus rapidement possible pour trouver une bonne entente avec eux. Quant au boycott de Canal +, il faut dire qu’il y a aussi des limites. Surtout concernant Dimitri Payet. Je ne suis pas certain qu’on aurait dû saisir des images dans le couloir de l’OM.

Vous qui avez été président de la LFP de 1991 à 2000, en quoi ce poste est-il difficile ?

La difficulté de la Ligue, c’est qu’il y a du football tous les week-ends. Et tous les week-ends, il y a un dossier à régler. Quel que soit le prochain président de la Ligue, il aura toujours des problèmes à traiter parce que lorsqu’on dit oui ou non, ça fait des mécontents.

Jean Rességuié, Mohamed Bouhafsi et Vincent Delzescaux